Ferdinand Ngoh Ngoh est rentré à Yaoundé ce 16 février 2025, après une visite tendue dans l’Extrême-nord. La mission du Sgpr ordonnée par le président Paul Biya, visait à évaluer les dommages des récentes inondations. Cependant, cette visite a pris une tournure inattendue à Kousseri, où des tensions ont éclaté entre lui et les populations locales.
Tout avait bien commencé. À Yagoua et Maga, Ngoh Ngoh a observé les ravages des catastrophes naturelles et écouté les doléances des habitants. Arrivé à l’aéroport de Salak, il a examiné la situation. Notamment sur le site du parc national de Ma Mbed Mbed ainsi que celui de la Semry. Deux lieux essentiels pour la sécurité alimentaire et le développement du tourisme.
Extrême-Nord : Près de 800 000 personnes en situation critique
Pourtant, à Kousseri, la situation a dérapé. Les forces vives, composées d’élus locaux et de représentants de la population, ont bloqué son départ. Le ministre, visiblement pressé de rentrer, n’a pas anticipé la fermeté des habitants qui exigeaient d’être reçus. Ils ont encerclé son cortège, empêchant l’hélicoptère de décoller.
Profond malaise
Cette scène de blocage a révélé un profond malaise. Les populations, déjà frustrées par la gestion des crises récurrentes, notamment l’insécurité liée à Boko Haram et les catastrophes naturelles ont exprimé leur colère. Ils ont mis en avant leurs besoins urgents : reconstruction des infrastructures, aide humanitaire, et sécurité renforcée.
Malgré les tentatives de négociation, même le gouverneur de la région n’a pu désamorcer la situation. Après des heures de tensions, Ngoh Ngoh a accepté de recevoir les élus locaux, prolongeant ainsi son séjour à Kousseri. Ce n’est qu’après un entretien avec les représentants de la population qu’il a pu repartir.
Ce face-à-face marque une fracture nette entre le gouvernement et la fille ainée du Renouveau. À quelques mois de l’élection présidentielle, cette tension pourrait peser lourdement dans les relations politiques entre Yaoundé et cette région stratégique. Rappelons que la partie septentrionale représente près de 30 % de la population camerounaise.
















