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RDC–Rwanda : un engagement pour la désescalade face à une paix en péril

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Sous la pression croissante de la communauté internationale, le Rwanda et la République démocratique du Congo ont réaffirmé leur engagement pour la désescalade. Ils promettent de faire taire les armes et de respecter l’accord de paix signé en juin. Mais cette déclaration, relayée vendredi par la diplomatie américaine, résonne comme une promesse déjà usée, dans un contexte où les combats continuent de ravager l’est congolais.

Sur le terrain, les balles parlent plus fort que les engagements. Le dialogue peine à couvrir le fracas des armes. Ce nouvel appel à la paix, bien que solennel, révèle une vérité plus amère : les mots seuls ne suffisent plus.

Il faudra plus qu’un accord pour briser le cycle de méfiance, de violence et d’impunité qui lie les deux nations. Entre espoir diplomatique et réalité sanglante, la paix reste, pour l’instant, une promesse suspendue.

– Accords signés, armes toujours levées –

L’est de la RDC, région frontalière riche en ressources naturelles, est le théâtre de conflits armés depuis trois décennies. Depuis janvier, les violences montent en flèche. Le M23, appuyé par le Rwanda, s’est emparé de Goma et Bukavu, deux villes stratégiques. La tension grimpe. L’accord de paix vacille.

Fin juin, le Rwanda et la RDC ont signé un accord de paix à Washington. En juillet, à Doha, Kinshasa et le M23 ont promis un cessez-le-feu permanent. Mais les combats continuent. Les engagements restent lettre morte.

Mais ces deux initiatives n’ont pas permis de faire taire les armes. L’armée congolaise et le M23 s’accusent ainsi mutuellement de violer le cessez-le-feu.

Réunis à Washington, le Rwanda et la RDC ont fait un constat sans détour : la paix n’avance pas. Dans un communiqué conjoint, publié par le département d’État, les deux parties reconnaissent le blocage et jurent de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre l’accord signé dans la capitale américaine.

Mais cette promesse, répétée une fois de plus, soulève une question lancinante : combien de fois faudra-t-il s’engager pour que les armes se taisent vraiment ? Chaque réunion diplomatique devient le théâtre d’un espoir fragile, où les mots tentent de masquer l’impuissance face à la réalité du terrain. Et pendant que les dirigeants parlent, les populations attendent — encore.

– Accords fragiles, rancunes tenaces –

Dans leur déclaration commune, le Rwanda et la RDC affirment avoir franchi une étape : un accord sur des mesures concrètes, immédiates, pour relancer l’application du processus de paix.

Au cœur de ces engagements, une exigence non négociable pour Kigali : que Kinshasa neutralise les FDLR, ce groupe armé enraciné dans l’histoire sanglante du génocide des Tutsi de 1994. Derrière cette demande, c’est toute la mémoire d’un traumatisme national qui ressurgit.

Pour le Rwanda, les FDLR ne sont pas un simple acteur armé : ils incarnent une menace existentielle, un passé qui refuse de mourir. Mais pour la RDC, cette injonction soulève des dilemmes sécuritaires et politiques.

Ainsi, même dans l’accord, la tension persiste. Car chaque mesure convenue est aussi un rappel des fractures profondes qui divisent encore les deux nations.

Les FDLR sont considérées par Kigali comme une « menace existentielle ».

Les parties ont également promis de « s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile ».

La semaine dernière, le président congolais Félix Tshisekedi a brisé le vernis diplomatique. Dans une déclaration sans détour, il a accusé son homologue rwandais Paul Kagame de nourrir des « intentions belliqueuses et hégémoniques » à l’égard de l’est de la RDC.

Ce choix de mots, lourd de sens, marque une escalade verbale qui reflète l’impasse politique. La RDC est à bout. Incursions armées, alliances opaques, paix absente. Tshisekedi accuse. Les mots claquent. La guerre verbale commence. Le risque d’un conflit régional grandit.

Source: Agence France-Presse

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