Dans la ville de Douala aujourd’hui, les mauvaises odeurs, les rats, les moustiques et les rats font le quotidien des populations.
Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, la ville de Douala présente un visage de saleté. Dans les quatre coins, les montagnes d’ordures ménagères ont pris des proportions remarquables. A l’entrée Ateliers Camrail, les ordures ont occupé l’espace au point de ne laisser qu’un petit passage aux piétons. Les véhicules sont obligés de les aplatir pour trouver passage.
Le volume augmente
Descente Pk8, la hauteur de la montagne évolue. Au carrefour Haute Tension, limite entre cité des Palmiers et Bédi, c’est un petit mont Cameroun. A Makèpè et partout ailleurs, c’est le même constat.
Alors que ce soit dans les quartiers comme dans les marchés. Plus les jours passent, plus le volume augmente. Et les effets se font sentir sur les populations. « Nous vivons des moments assez particuliers avec les souris qui nous ont littéralement envahi. Elles rongent tout sur leur passage. Bouteilles d’huile végétale, sceaux en plastique, armoires dans lesquelles nous conservons nos petites provisions. Dans la nuit le vacarme est assuré dans ma cuisine ».
« Pour les moustiques, n’en parlons pas. Et dans la nuit, l’air est pollué. On respire du pourri à toute heure de la journée. Bref, il ne fait pas bon vivre. J’allais oublier les mouches. Regardez comment elles sont posées sur le fils à linge. Impossible de mettre du linge sans nettoyer avec le javel », raconte Angèle. Dont le domicile est non loin du grand dépôt d’ordures à haute tension Bédi.
Les rats marchent sur nos pieds
Pour Mimi, commerçante au marché de la gare de Ndokoti, la cohabitation est parfaite avec les immondices. « Nous vivons dans cette situation compliquée. Hysacam choisit les jours pour ramasser les ordures ici. Et plus le temps passe, plus les ordures augmentent. Elles réduisent considérablement l’espace. Que ce soit pour nous les commerçants que pour les voitures, les motos et les piétons ».
« Pour ce qui est es odeurs n’en parlons plus. Les rats marchent sur nos pieds avec le risque de leurs morsures. Les moustiques, ne laissent personne. Je suis maintenant obligée de mettre le pantalon et les longues manches pour me protéger. Mais jusque-là, la santé est toujours menacée », dit la commerçante de vivres frais.
Pour les professionnels de la santé donc, « l’inhalation des mauvaises odeurs peut avoir des effets immédiats. Tels que : l’irritation des yeux, du nez ou même de la gorge. Cela peut occasionner la toux et, dans les cas graves, des maux de tête, des nausées, des vertiges. Une détresse respiratoire, des lésions pulmonaires », explique Dr Massango Rebecca,
Maladies respiratoires chroniques
Pour Pierre Cheken, « une exposition à long terme à des polluants olfactifs. Peut tout aussi contribuer au développement des maladies respiratoires chroniques comme l’asthme. Ou l’altération irréversible des voies respiratoires. Dont il faut comprendre que c’est dangereux ce qui est là maintenant. Les ordures ménagères ont un impact négatif sur la santé humaine ».
« Leur mauvaise gestion favorise la prolifération des maladies gastro-intestinales, respiratoires, de la peau. Non sans créer des foyers de vecteurs pathogènes comme les moustiques, les mouches, les rats. Dont la cohabitation avec les humains demeure un danger », va expliquer l’environnementaliste. Ce dernier soutient que « les déchets non ramassés gréent inéluctablement les gites larvaires pour les moustiques, les mouches. Et autres insectes en favorisant la propagation du paludisme. De la fièvre typhoïde et bien d’autres maux », dit-il.
Le risque est donc grand et les hôpitaux risquent d’être saturés. Pour l’expert, « les services de protection civile, Hysacam, les mairies de ville, le ministère de la Santé publique, devaient déjà se concerter pour agir utile», alerte M. Cheken.
















