Le 10 février 2025, après l’allocution de Paul Biya, président de la République, les jeunes du Cameroun ont réagi. Dans les rues de Douala, les avis sont partagés. Certains sont pleins d’espoir, d’autres, déçus. Un discours qui a suscité de vives réactions, mais aussi de nombreuses interrogations.
Pierre Michel, un jeune homme de 32 ans vivant dans le quartier Nyalla de Douala, n’a pas caché sa déception. « C’est du déjà entendu ! », lâche-t-il, avec un regard amer. Diplômé d’un master en réseaux et télécommunications, il est pourtant sans emploi depuis des années. Un avenir prometteur qu’il attendait du discours du président, mais qui semble encore bien lointain. « J’espérais vraiment qu’il annoncerait des recrutements massifs, mais à la place, il nous a parlé de promesses. » Pour lui, les mots du président sont de simples réitérations, sans impact tangible sur sa situation.
Dans son discours, Paul Biya a exprimé sa préoccupation face à la précarité des jeunes. Il a reconnu la frustration de beaucoup, en particulier le chômage des jeunes, un phénomène mondial. « Des efforts sont faits pour y remédier. J’ai demandé au gouvernement de créer un cadre règlementaire pour aider les primo-demandeurs d’emploi. » Mais pour Pierre Michel, ces mots restent abstraits. Il se demande si ces annonces vont réellement aboutir, ou si, comme d’habitude, elles resteront lettre morte.
Contractualisation des personnels de santé
Loin de cette déception, Mélanie Ngah, 31 ans et diplômée infirmière, a vécu ce message d’une manière différente. Elle était tout sourire après l’allocution. « Le président a pensé à nous. Je suis confiante, je vais être parmi ceux qui seront contractualisés. 2025, c’est notre année ! » Le discours du président annonçait en effet la contractualisation de près de 10 000 personnels de santé, une mesure qui réjouit Mélanie. Contrairement à Pierre Michel, elle voit en ces annonces un véritable changement pour sa génération.
Que l’on soit satisfait ou déçu, une chose est certaine : les jeunes camerounais se retrouvent à un carrefour. Le discours du président a ravivé l’espoir de certains, mais d’autres restent sur leur faim. Toutefois, au-delà des promesses des dirigeants, c’est aux jeunes de prendre en main leur avenir. Leur destin est entre leurs mains. Le chemin ne sera pas facile, mais c’est à eux de transformer leurs rêves en réalité.
















