C’est un écologiste que l’on ne présente plus. Il est par ailleurs le Prescripteur du Mouvement Écologie en Marche, qui sillonne le pays pour parler des menaces sur notre environnement. Didier Yimkoua a observé la prolifération des souris et des rats dans les grandes villes du Cameroun. Il a au ministre de la santé, indiquant la menace qui plane. La peste, qui selon l’Oms, est une maladie qui sévit de nos jours en Afrique en Asie et en Amérique. Elle fait partie des maladies actuellement ré-émergentes dans le monde. Le nombre de cas déclarés par l’OMS est en progression dans certaines régions. Nous l’avons rencontré pour mieux comprendre la situation.
Vous parlez d’une menace de la peste. C’est d’abord quoi la peste ?
Les montagnes d’immondices se multiples de jour en jour dans les grandes métropoles urbaines. Outre les épidémies classiques connues telles que le choléra, les populations sont exposées à la peste, une anthropo zoonose, commune aux hommes et aux animaux. Elle est causée par le bacille Yersinia. L’accroissement des rats dans nos villes lié aux montagnes d’ordures ménagères où ils se nourrissent devrait déjà attirer l’attention du Minsanté. Lui, qui a une Direction de la santé publique et une Sous-Direction d’hygiène et salubrité dont on ne sent aucune action concertée pour renforcer un plan de riposte.
Quels sont les signes annonciateurs de cette menace ?
La population grandissante des rats est un signe que les experts des questions de santé publique doivent décrypter. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ? Que prévenir vaut mieux que guérir ? Avez-vous un jour entendu le Minsanté évoquer un sujet lié à l’insalubrité dans nos grandes villes alors qu’il est très loquace ! La conférence épiscopat nationale a lancé un appel vers les populations et les décideurs de protéger l’environnement et la santé publique.
Vous parlez des rats. Est-ce que vous avez une idée sur la population de ces4 bêtes ?
Personne n’est dupe, il est un truisme que le nombre des rats dans nos villes est important. Malheureusement nous n’avons pas des informations sures concernant le nombre. Plus il y a les décharges sauvages d’ordures ménagères, plus ils se nourrissent plus le nombre va croissant. Peut-être après le prochain recensement général de la population (le dernier date de 2005) on procédera celui des rongeurs.
Quelle est la responsabilité du ministère de la santé dans tout ça ?
La direction de la santé publique doit informer le ministre les risques et menaces sanitaires auxquels s’exposent les populations plongées dans l’insalubrité généralisée. Ensuite le gouvernement doit proposer un plan de riposte. Un plan de communication à travers les mass médias doit être connu. Si tel est le cas, la menace d’une épidémie peut changer la perception des membres du gouvernement impliqués dans le traitement des ordures ménagères. Ils pourront aussitôt penser à d’autres alternatives de traitement des déchets parce que la technique de collecte et enfouissement n’est plus viable.
Que peuvent les autorités sanitaires face à l’incivisme développé des citoyens ?
Il y’a deux approches complémentaires pour lutter contre l’incivisme : la sensibilisation et les sanctions. Avant d’y arriver il faut que les décideurs soient des exemples, des repères qui inspirent le respect et la peur. On ne peut envoyer les fonctionnaires soupçonnés de détournement de fonds et de corruption lutter contre l’incivisme. Cependant sans solutions utiles il sera très difficile de mettre un terme au désordre urbain
La lutte contre les rats, c’est aussi une affaire des Collectivités territoriales décentralisées ou bien ?
L’amélioration du cadre de vie est un objectif que visent les Collectivités territoriales décentralisées. Ont-elles vraiment la volonté d’aller en profondeur ? J’en doute. La pré-collecte des ordures ménagères relèvent de la compétence des communes d’arrondissement dans les villes comme Yaoundé, Douala. Ces villes sont paradoxalement de gigantesques poubelles. On peut conclure qu’elles n’ont pas de solution adéquate pour lutter contre l’insalubrité et les rats. D’ailleurs sont-elles assez sensibilisées ?
















