Dembélé sacré Ballon d’Or : un sacre attendu, au terme d’une saison majuscule. Lundi soir, l’attaquant du PSG a mis fin au suspense face au Barcelonais Lamine Yamal, lors d’une cérémonie vibrante au théâtre du Châtelet. Le PSG, champion d’Europe, a été largement célébré tout au long de la soirée.
Soudain, l’émotion le submerge. Il est près de 23 heures quand Ousmane Dembélé, souvent jugé trop discret face aux superstars du football, essuie ses larmes sur la scène du théâtre du Châtelet. Il vient de remercier sa mère et ses proches. Le moment est intense, presque suspendu.
« Je ne voulais pas pleurer. Mais dès que j’ai parlé de ma famille, l’émotion est montée. Ça m’a pris de court », confie Dembélé à l’AFP, juste après la cérémonie. Il ajoute : « Le titre individuel n’était pas un objectif personnel. Mais c’est magnifique d’avoir un trophée comme ça. »
– Un sacre sous les fumigènes : Dembélé embrase Paris et entre dans l’histoire –
Quelques minutes plus tard, Dembélé a célébré son sacre avec les ultras parisiens. Rassemblés en nombre sous la pluie, devant le théâtre du Châtelet, ils avaient déjà allumé des fumigènes à l’annonce du Ballon d’Or. L’ambiance était électrique, à l’image de son triomphe.
Ousmane Dembélé partait favori. Avec 35 buts et 16 passes décisives toutes compétitions confondues, il a porté le PSG jusqu’au sacre en Ligue des champions. Son influence dans le jeu, au cœur de la meilleure équipe du continent, a marqué les esprits. D’ailleurs, il a remporté le vote des 100 journalistes “assez largement”, selon Vincent Garcia, rédacteur en chef de France Football.
Avant même l’annonce de Ronaldinho, la salle vibrait déjà. Les supporters, nombreux et fervents, scandaient le nom de Dembélé avec force — comme Luis Enrique l’avait fait samedi. Quand le nom est sorti de l’enveloppe, un grondement de tonnerre a secoué la salle. Dembélé devient le sixième Français de l’histoire à décrocher le Ballon d’Or.
Dembélé, lui, tombait dans les bras de son ex-coéquipier Gianluigi Donnarumma, sacré meilleur gardien via le trophée Yachine.
– Les félicitations de Mbappé –
« Merci, je n’ai vraiment pas de mots. » Ousmane Dembélé savoure une saison exceptionnelle avec le Paris SG. « Je remercie le PSG, venu me chercher en 2023 », ajoute-t-il. Il rend aussi hommage à son entraîneur, Luis Enrique, qu’il décrit comme « un papa pour moi ».
« On a pratiquement tout remporté », « ce trophée individuel, c’est vraiment le collectif qui l’a gagné », a-t-il ajouté. « Le Ballon d’Or n’a pas été un objectif dans ma carrière, mais j’ai travaillé pour l’équipe pour gagner la Ligue des champions. »
« C’est les émotions mon frère, tu mérites x1000 », a réagi sur Instagram Kylian Mbappé.
C’est d’ailleurs toute cette équipe parisienne et ses couleurs rouge et bleu qui ont teinté la soirée. Le PSG accapare le classement avec cinq joueurs dans le top 10 : derrière Dembélé, Vitinha (3ᵉ), Achraf Hakimi (6ᵉ), Gianluigi Donnarumma (9ᵉ) et Nuno Mendes (10ᵉ). Et Khvicha Kvaratskhelia est 12ᵉ, Désiré Doué 14ᵉ, Joao Neves 19ᵉ, Fabian Ruiz 25ᵉ. Beaucoup d’entre eux participaient lundi soir au « classique » contre l’OM au Vélodrome, où ils ont perdu (1-0) pour la première fois depuis 2011.
– Autres distinctions et duel de générations –
Outre le meilleur gardien à Donnarumma, aujourd’hui à Manchester City, Luis Enrique a été sacré meilleur entraîneur. Le prix Raymond Kopa du meilleur jeune revient à Lamine Yamal. L’ailier barcelonais devance les Parisiens Désiré Doué et Joao Neves. Une récompense logique, au vu de son éclat précoce sur la scène européenne.
À 18 ans, Yamal, deuxième, était le principal concurrent du Français. Formé à la Masia, l’ailier droit espagnol a brillé tout au long de la saison. Après avoir remporté l’Euro 2024 avec l’Espagne, il a éclaboussé la Ligue des champions de son talent au printemps. Sa maîtrise technique et son sens du jeu ont marqué les grandes soirées européennes.
« Lui aussi, si toutes les planètes s’alignent, il va gagner beaucoup de trophées, de Ballons d’Or. Il y avait aussi d’autres joueurs. C’était une belle bataille », a déclaré Dembélé.
Le numéro 10 du PSG succède à l’Espagnol Rodri. Le précédent Ballon d’Or français remonte à seulement trois ans avec Karim Benzema.
– Bonmati, troisième historique –
Pour la première fois, la cérémonie offrait tous les équivalents féminins des trophées masculins.
Aitana Bonmatí entre dans l’histoire. La meneuse de jeu du Barça et de l’Espagne vient de décrocher son troisième Ballon d’Or consécutif — une première absolue. Pourtant, la saison n’a pas été sans revers : elle a perdu les deux finales européennes, en Ligue des champions et à l’Euro.
Élue meilleure joueuse de l’Euro et de la Ligue des champions, la Barcelonaise a brillé toute la saison. Malgré une finale perdue face à Arsenal, elle affiche un bilan impressionnant : 20 buts et 16 passes décisives, toutes compétitions confondues.
« Je suis émerveillée et fière », confie-t-elle à l’AFP. Avec le FC Barcelone, elle a remporté trois titres. Pourtant, elle a perdu les deux finales les plus marquantes : la Ligue des champions avec le Barça et l’Euro féminin avec l’Espagne. « Malgré tout, cette année m’a beaucoup enrichie. J’ai énormément appris », reconnaît la milieu de terrain. Elle réagissait à la question : ce trophée est-il le plus surprenant des trois ?
Mariona Caldentey, attaquante d’Arsenal et compatriote d’Aitana, a terminé deuxième. Ensemble, elles ont remporté la Ligue des champions. Derrière elle, l’Anglaise Alessia Russo complète le podium.
Source : Agence France-Presse