Tout commence par une rencontre. Andrew croise Jeffrey Epstein, et l’amitié s’installe. Les séjours se multiplient, les apparitions se répètent, les soupçons s’épaississent. Puis viennent les révélations. Les dates se recoupent, les témoignages s’accumulent, les images ressurgissent. Et derrière le faste royal, la chute s’amorce. La déchéance du prince Andrew ne sera pas soudaine : elle sera méthodique, publique, irréversible. La monarchie, elle, tente de survivre à l’onde de choc.
– La rencontre
Tout commence en 1999. Dans les cercles feutrés de la haute société, Ghislaine Maxwell joue les passeuses. Ancienne étudiante d’Oxford, complice d’Epstein, elle introduit Andrew.
Le prince serre la main du financier. Ce geste, banal en apparence, scelle une relation qui deviendra toxique. À partir de là, les apparitions se multiplient, les voyages s’enchaînent. Et derrière les sourires, l’engrenage se met en marche.
Andrew s’affiche avec Epstein. Les apparitions se répètent. Juin 2000 : Windsor ouvre ses portes. Epstein et Maxwell sont invités. Ils célèbrent les 40 ans du prince. Le scandale s’infiltre dans les murs royaux.
– Virginia Giuffre
Virginia Giuffre accuse Andrew. Elle parle d’esclavage sexuel. Trois actes imposés. Deux alors qu’elle était mineure. Les mémoires posthumes brisent le silence. La parole devient preuve.
Selon elle, la première fois a eu lieu en mars 2001 à Londres, chez Ghislaine Maxwell. Une photo prise par Epstein montre le prince en compagnie de la jeune fille.
Deuxième fois : New York, propriété d’Epstein. Troisième fois : l’île privée du financier. Une « orgie » s’y déroule. Andrew est présent. Epstein aussi. Une dizaine de jeunes filles participent. Elles semblent toutes mineures. Le scandale prend corps.
– Condamnation d’Epstein puis retrouvailles
En 2008, Epstein est condamné pour recrutement de mineures à des fins de prostitution et sollicitation de prostitution. Il purge une peine aménagée de treize mois de prison aux États-Unis.
En 2010, après la libération du financier, Epstein et Andrew sont pris en photo dans Central Park à New York. Andrew affirme que cette rencontre servait à couper les liens.
– Première sanction
En 2011, la façade commence à se lézarder. Les révélations sur les liens entre Andrew et Jeffrey Epstein se multiplient. La presse s’emballe, l’opinion s’indigne, les partenaires s’inquiètent.
Face à la tempête, le prince cède. Il abandonne son poste de représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce et l’investissement. Ce départ, présenté comme volontaire, marque en réalité le début d’un lent effacement.
La monarchie, déjà sur la défensive, amorce sa stratégie de repli. Et Andrew, encore protégé, commence à disparaître du paysage officiel.
– Interview à la BBC
Epstein est en prison. Il attend son procès pour trafic sexuel de mineures. Il est retrouvé pendu dans sa cellule. L’affaire bascule. Le silence devient suspect.
Face aux caméras de la BBC, Andrew tente de reprendre la main. Il affirme ne pas se souvenir d’avoir rencontré Virginia Giuffre. Il dément catégoriquement les accusations d’agressions sexuelles.
Et, contre toute attente, il défend son amitié avec Jeffrey Epstein. Mais ce moment, censé le blanchir, devient un désastre médiatique. Chaque phrase creuse le doute. Et dans le regard du public, le prince s’effondre.
L’interview choque. L’image d’Andrew s’effondre. Trois jours plus tard, il se retire. Il quitte la vie publique. Il renonce à son titre d’altesse royale. La monarchie tranche. Le prince devient simple sujet.
– Procédure civile
En août 2021, Virginia Giuffre porte plainte au civil à New York contre Andrew. Celui-ci tente de faire classer la plainte, que la justice déclare recevable le 12 janvier 2022.
– Perte des titres militaires
Le lendemain, la reine Elizabeth II prive Andrew de ses titres militaires et patronages royaux. Le palais de Buckingham indique qu’Andrew se défend « comme citoyen privé » dans cette affaire.
– Accord à l’amiable
15 janvier 2022. L’accord tombe. Virginia Giuffre accepte une transaction. Montant confidentiel. Mais la presse parle de 12 millions de dollars. Andrew paie. Et le silence s’achète.
Il permet au prince, qui ne reconnaît pas les faits, d’éviter la tenue d’un procès aux États-Unis.
– Suicide de Giuffre
25 avril 2025. Virginia Giuffre met fin à ses jours. Elle a 41 ans. Elle meurt chez elle, en Australie. Sa famille parle d’une vie marquée par les abus et le trafic sexuel. Ses mémoires paraissent six mois plus tard. Posthumes. Accusateurs. Inoubliables.
– Renoncement au titre de duc d’York
Mi-octobre, un nouveau pas vers l’effacement. Sous la pression de son frère, désormais roi, Andrew annonce qu’il renonce au titre de duc d’York. Un titre chargé d’histoire, qu’il abandonne à contrecœur.
Il conserve encore celui de prince, ultime vestige d’un rang qui vacille. Mais le message est clair : la monarchie ne tolérera plus l’ambiguïté. Et Charles III, en frère devenu souverain, impose la distance.
– Nouvelles révélations
La presse britannique révèle. Andrew aurait mobilisé sa sécurité. Objectif : discréditer Virginia Giuffre. Il aurait demandé des informations compromettantes. La pression monte. La stratégie se dévoile.
– Perte du titre de prince et déménagement forcé
Le 30 octobre, Buckingham Palace annonce qu’Andrew va perdre son titre de prince et abandonner sa résidence de Royal Lodge, près de Windsor, pour aller s’installer dans une résidence privée de Sandringham, à Norfolk (est), financée par le roi.
Source: Agence France-Presse














