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Crise des inégalités mondiales : une alerte pour la démocratie et la justice sociale

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Trans Afrique

Le monde est confronté à deux urgences majeures : le dérèglement climatique et la crise des inégalités mondiales. Si l’un embrase les forêts, l’autre mine les fondations des sociétés. Mardi, un panel d’économistes et d’universitaires a lancé un avertissement sans détour : les inégalités de richesse ne relèvent plus d’un simple déséquilibre — elles constituent une crise systémique, sociale et politique.

Elles sont une crise à part entière. Elles divisent, alimentent la défiance, minent la démocratie. Et pourtant, elles restent reléguées au second plan.

Leur message est sans détour : il est temps de hisser la justice sociale au rang d’urgence planétaire. Comme pour le climat, l’inaction aurait un coût. Un coût humain, politique, historique.

La faim n’est pas une fatalité. Elle est le symptôme d’un déséquilibre plus profond : celui des inégalités. Mardi, un rapport dirigé par le prix Nobel Joseph Stiglitz a mis en lumière une vérité dérangeante : la concentration extrême des richesses alimente la misère, creuse la faim, étouffe des milliards de vies.

Et le pire pourrait venir. Les politiques commerciales de l’administration Trump, si elles se poursuivent, risquent d’amplifier cette spirale. Ce n’est plus seulement une question d’économie. C’est une question de survie. Une fracture mondiale qui menace la dignité humaine.

La planète est à la croisée des chemins. D’un côté, un milliardaire engrange des richesses sans précédent. De l’autre, un habitant sur quatre saute un repas. Ce n’est pas une coïncidence.

C’est un signal d’alarme. Le rapport commandé par la présidence sud-africaine du G20 ne se contente pas de dresser un constat : il expose une fracture mondiale, une injustice devenue structurelle.

À l’approche du sommet de Johannesburg, les 22 et 23 novembre, les plus grandes économies devront choisir : ignorer cette réalité ou affronter une crise qui menace la dignité humaine.

– Crise des inégalités –

Le monde a changé depuis 2000. La Chine a émergé, portée par une croissance spectaculaire. Ce mouvement a réduit certains écarts de revenus. Mais la fracture demeure.

Les inégalités entre individus restent vertigineuses, ancrées, persistantes. Les six auteurs du rapport dressent un constat lucide : le progrès économique ne suffit pas à réparer les injustices. Il les masque parfois. Et sans action globale, elles continueront de miner la cohésion mondiale.

Les inégalités de richesse, elles, ont continué de creuser un écart abyssal entre populations.

En vingt-quatre ans, le monde a produit des richesses. Beaucoup. Mais leur répartition raconte une autre histoire. Les 1% les plus riches ont capté 41% de tout ce qui a été créé.

Les 50% les plus pauvres, eux, n’ont reçu qu’un maigre 1%. Ce chiffre n’est pas qu’un indicateur économique. C’est le reflet d’un système qui concentre, exclut, perpétue l’inégalité.

Le rapport tire la sonnette d’alarme : la richesse mondiale ne ruisselle pas, elle s’accumule au sommet. Et ce déséquilibre menace la stabilité sociale et politique à l’échelle planétaire.

– Justice sociale et climat –

Dans les 30 ans à venir, 1 000 milliardaires vont léguer plus de 5 200 milliards de dollars. La majorité de ces transferts échappera à l’impôt. Résultat : les inégalités se figent. Elles se transmettent. Elles s’aggravent.

Ce n’est pas juste. C’est dangereux. Les inégalités sapent la cohésion sociale. Et elles menacent l’économie et la politique. Joseph Stiglitz le dit sans détour.

L’humanité a appris à nommer ses crises. Le climat, reconnu comme une urgence mondiale, mobilise les consciences. Mais une autre faille s’élargit, plus silencieuse, plus insidieuse : celle des inégalités.

Joseph Stiglitz le rappelle avec force : nous ne pouvons plus dissocier la justice sociale de la survie collective. Agir pour le climat sans agir pour l’équité, c’est construire un avenir instable. Il est temps d’acter cette double urgence. Et de faire des inégalités une priorité politique planétaire.

– « Erosion de la démocratie » –

Quand les barrières douanières se dressent, ce ne sont pas seulement les marchandises qui ralentissent. Ce sont aussi les espoirs d’équité qui s’effondrent.

Le rapport dirigé par Joseph Stiglitz le souligne : la politique commerciale de Donald Trump, en particulier l’imposition de droits de douane supplémentaires, pourrait accentuer les inégalités à l’échelle mondiale.

Ce n’est pas un simple ajustement économique. C’est un choix politique aux conséquences humaines. Dans un monde déjà fracturé, chaque taxe mal calibrée peut devenir un levier d’exclusion.

Un monde sans règles s’installe. Les puissants les bafouent, sans conséquences. L’ordre international vacille. À sa place : la loi du plus fort. Et avec elle, des échanges, des investissements, des technologies toujours plus inégalitaires. Le prix Nobel tire la sonnette d’alarme.

L’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire du monde. Cyril Ramaphosa, son président, a commandé un rapport. Le constat est sans appel : les inégalités économiques sapent la démocratie. Elles nourrissent l’autoritarisme. Le lien est établi. Et il est alarmant.

Les inégalités rongent la confiance. Elles polarisent la politique. Elles attisent les tensions sociales, sous toutes leurs formes. Le lien est clair. Le danger, réel.

– Justice fiscale et équité –

Avant de corriger les injustices, il faut les comprendre. Joseph Stiglitz et cinq autres experts appellent à la création d’un panel international sur les inégalités.

Ce groupe aurait pour mission de décortiquer les rouages invisibles : les flux financiers opaques, les techniques d’évasion fiscale, les failles réglementaires. Car derrière chaque privilège, il y a un mécanisme.

Et derrière chaque mécanisme, une opportunité de réforme. Ces analyses ne seraient pas théoriques. Elles serviraient de boussole pour des politiques publiques plus justes, plus efficaces, plus courageuses. Comprendre pour transformer. Tel est le pari.

Pour réduire les inégalités, les experts proposent des mesures concrètes. Taxer équitablement les multinationales et les plus riches. Stabiliser les prix. Démanteler les grands monopoles. Restructurer la dette des pays en développement. Des leviers clairs. Des choix politiques.

L’Afrique du Sud prend la tête du G20. C’est une première pour le continent africain. Le G20, c’est 19 pays, l’Union africaine et l’Union européenne. Ensemble, ils pèsent 85% du PIB mondial et deux tiers de la population. Le symbole est fort. L’enjeu, immense.

Les inégalités bafouent la dignité. Elles bloquent la croissance inclusive. Elles menacent la démocratie. Le président Ramaphosa le dit clairement. Et il en fera un combat central au sommet du G20.

Source: Agence France-Presse

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