Capitale des Etats-Unis, Washington est une ville au statut incomparable dans le reste du pays, non seulement en tant que siège du pouvoir, mais également par sa structure politique et de gouvernance. Un statut sur lequel Donald Trump voudrait aujourd’hui revenir.
Le président américain a annoncé lundi les premières mesures en ce sens, invoquant une loi lui permettant de prendre le contrôle de la police de Washington et déployant 800 militaires de la Garde nationale dans la ville, qu’il dit « envahie par des gangs violents ».
A l’inverse des 50 Etats américains, la municipalité de Washington opère dans le cadre d’une relation particulière avec l’Etat fédéral, qui limite son autonomie.
La ville a été fondée en 1790 pour devenir la capitale des Etats-Unis, jeune pays qui sortait tout juste de sa guerre d’Indépendance.
Siège du pouvoir fédéral avec la Maison Blanche, le Capitole, ou encore la Cour suprême, elle n’est rattachée à aucun Etat américain, et la Constitution prévoit que le Congrès a compétence sur ses affaires.
Depuis une loi de 1973, les habitants peuvent cependant élire un conseil municipal, même si ses décisions sont toujours supervisées par le Congrès. Ce qui a parfois mené à des tensions entre les deux, notamment lorsque la consommation de marijuana a été légalisée en 2015.
– 51e Etat –
Un peu plus de 700.000 personnes résident dans le district de Columbia, le nom officiel de l’entité administrative pour Washington. Un nombre supérieur au Vermont et au Wyoming, deux Etats américains.
Surnommée « DC », Washington est l’une des villes avec la plus grande proportion de diplômés du supérieur aux Etats-Unis, mais de larges inégalités de revenus persistent suivant les quartiers.
Selon les chiffres du recensement, un peu plus de 42% des habitants sont noirs et 36% sont blancs.
La ville est en outre un bastion démocrate, ayant voté à plus de 90% pour Kamala Harris face à Donald Trump en novembre dernier.
Mais si les habitants de la capitale ont la possibilité de participer à l’élection du président, ils ne disposent pas de voix au chapitre au Congrès, leur seul représentant n’ayant pas le pouvoir de voter les textes législatifs.
Une aberration antidémocratique selon une majorité des résidents de la ville, ceux-ci payant des impôts fédéraux et pouvant être appelés sous les drapeaux par la conscription. Beaucoup se disent également favorables à ce que « DC » devienne le 51e Etat, avec deux élus au Sénat, comme chaque autre Etat.
Une initiative à laquelle sont farouchement opposés les républicains, qui craignent de perdre durablement la majorité à la puissante chambre haute du Congrès avec cet ajout de deux sénateurs très probablement démocrates.
– Criminalité –
Les républicains, Donald Trump en tête, accusent en outre les élus démocrates d’avoir laissé la criminalité se propager dans la ville.
Cependant, Washington ne figure pas aujourd’hui dans le classement des 10 villes américaines avec le plus haut taux de crimes violents, même si son passé en est teinté.
Dans les années 1990, le nombre d’homicides avait explosé avec un pic à 480 morts en 1991, sur fond de propagation de drogues comme le crack.
La criminalité a fortement baissé dans les années 2000 avant de connaître un rebond avec la pandémie de Covid-19. En 2023, le nombre d’homicides a atteint son plus haut niveau en 20 ans avec 274 décès.
Mais 2024 a vu une baisse de 32% de ce chiffre par rapport à 2023, selon la police de la ville.
Le ministère de la Justice avait également annoncé début janvier que les faits de criminalité violente à Washington avaient atteint en 2024 leur niveau le plus bas en plus de 30 ans.
Source : Agence France-Presse
