La promesse de 2 000 francs CFA, faite à des militants du PCRN à Édéa, a récemment viré à la bagarre générale en pleine campagne présidentielle.
Dans l’effervescence de la campagne, les tensions montent parfois pour des raisons surprenantes. C’est ce qui s’est récemment passé au Pcrn, dans la ville d’Édéa. Des militants, mobilisés pour porter les couleurs du parti, attendaient la prime de 2 000 francs CFA promise pour participer.
Lorsque la distribution tarde, les discussions s’enveniment. « Nous avons dépensé pour le transport, nous voulons notre part immédiatement », crient certains. Très vite, les cris se transforment en bousculades. La foule s’agite, les gestes deviennent brusques et la bagarre éclate violemment.
La scène, filmée par des curieux, circule rapidement sur les réseaux sociaux, suscitant indignation et moqueries. L’image ternit la campagne. « C’est honteux de se battre pour 2 000 francs », commente une commerçante. « Mais beaucoup viennent pour manger seulement. »
« Mais c’est aussi révélateur : beaucoup ne viennent pas pour les idées, ils viennent pour la ration de la journée », glisse un autre témoin de la scène.
Chaque billet devient précieux
Dans un contexte de vie chère, chaque billet devient précieux. Les campagnes électorales exploitent cette fragilité, transformant la misère en mobilisation.
Les images de militants se battant pour 2 000 francs alimentent une question dérangeante sur la sincérité des engagements politiques. La conviction idéologique semble céder la place aux intérêts matériels immédiats. Une situation préoccupante pour une démocratie censée reposer sur l’adhésion consciente.
Cet incident, aussi embarrassant que révélateur, soulève une question dérangeante : la mobilisation politique repose-t-elle encore sur la conviction, ou sur la promesse d’un billet froissé au terme du meeting ?