Le barrage hydroélectrique de Nachtigal, semble enfoncer le pays dans la dette sans la moindre perspective de résorption du déficit énergétique.
Le 29 janvier 2025, les ministres Alamine Ousmane Mey du Cameroun. Et Thani Mohamed Soilihi de la France ont effectué une visite conjointe. Sur le site stratégique du barrage de Nachtigal. Il s’agissait d’apprécier l’état d’avancement des travaux. Ils étaient en compagnie de l’ex Ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand. Et de l’Ambassadeur du Cameroun en France, S.E André Magnus Ekoumou.
420 MW d’énergie
« C’est un projet magnifique. C’est un projet qui va permettre à 30 % de la population d’avoir l’électricité. Vous vous rendez compte de vous-même. Il est gigantesque», s’enthousiasmait alors l’ex ministre délégué chargé de la francophonie. Et des partenariats internationaux de France, face à la presse.
Par ailleurs le ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Affirmait que ; « le projet Nachtigal, c’est 420 MW d’énergie. C’est l’illustration de cette volonté de poursuivre cette coopération économique. De poursuivre cette amitié de longue date et de participer au développement de notre région».
Pourtant la réalité est ailleurs. Situé sur le fleuve Sanaga, le barrage de Nachtigal, réalisé grâce à un partenariat public-privé impliquant des entreprises camerounaises. Françaises et internationales, et qui devrait permettre d’alimenter environ 30% de la population camerounaise en électricité, est en peine.
L’ouvrage, selon les experts, n’arrive véritablement pas à couvrir les besoins énergétiques du Cameroun. Avec une électricité propre, disponible et peu chère.
Des tests de renvois de tensions
Présenté comme un modèle de coopération économique entre le Cameroun et la France. La situation du barrage de Nachtigal serait peu reluisante. Elle s’apparenterait à celle d’un énorme éléphant blanc qui enfoncerait le Cameroun dans la dette. Ce, sans la moindre perspective de résorption du déficit énergétique.
Des tests de renvois de tensions effectués récemment se sont révélés non concluants. « Nous avons décidé dans le secteur d’isoler la centrale pour faire des tests. Pour voir sa capacité réelle à reprendre l’ensemble du réseau en cas de problème d’effondrement. Ou tout autre problème. Ces tests ont eu lieu la semaine passée ».
Cette centrale hydroélectrique va mal
« Ils n’étaient pas concluants du tout. On a fait plusieurs essais avec toutes les équipes en présence, c’est-à-dire Nachtigal, NHPC, Sonatrel, Eneo. Ces tests de renvoi de tension n’ont pas été positifs», nous révèlent des sources dignes de foi.
Qui soutiennent mordicus que cette centrale hydroélectrique va mal. « Elle devrait permettre, lorsqu’il y a un problème sur le réseau qui entraîne un effondrement, qu’on puisse repartir, reprendre la tension à partir de Nachtigal. C’est la centrale qui a la plus grande capacité. Or, elle n’arrive pas à jouer ce rôle-là », s’inquiète-t-elle.
Et de nous informer par ailleurs. De ce qu’à la suite desdits tests de renvoi de tension. Des techniciens ont établi « un rapport qui indique que c’est la centrale qui a des problèmes. Elle n’arrive pas à relancer, à renvoyer la tension …. ». Pour terminer, elles insistent sur le fait que « la centrale a des problèmes. Et qu’il faut pouvoir régler au plus vite ».