Arrêté depuis le vendredi 24 octobre 2025 à Douala et déporté à Yaoundé, Anicet Ekanè, président du Manidem a été auditionné mardi 28 octobre 2025 par les fins limiers du Sed.
En présence donc de son conseil, Me Emmanuel Simh et de l’un des membres du Manidem, Charles Nforgang, il est resté imperturbable. Selon certaines sources, malgré son état de santé précaire, Anicet Ekané s’est prêté au jeu des enquêteurs du Secrétariat d’Etat à la Défense.
Appel à l’insurrection – Hostilité envers la patrie…
Des moments chargés d’histoire avec ce qu’il va qualifier lui-même «son enlèvement». Alors quatre accusations pèsent désormais sur lui. Le président du Manidem est suspecté d’infractions suivantes : « Hostilité envers la patrie – Révolution. Incitation à la révolte et Appel à l’insurrection » .
Autant d’allégations rejetées en bloc dont il a chargé sa défense d’informer l’opinion nationale et internationale. Dans ses réponses, Anicet Ekane va déclarer qu’il « est et restera un nationaliste qui aime sa patrie. Et qui a fait la prison avec bien d’autres pour que naissent les lois de liberté de 1990. Ainsi que le pluralisme politique et ne saurait être hostile contre elle ».
Et il estime « avoir affaire avec ceux qui fustigent son soutien. A un candidat à l’élection présidentielle tenue le 12 octobre 2025 ». Par ailleurs, il va citer le nom de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale. Qu’il qualifie de « provocateur invétéré et incitateur de la révolte des citoyens par des propos et des écrits ».
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Des pouvoirs exorbitants
Aussi, pendant son audition, Anicet Ekane, va citer Clément Atangana, président du Conseil Constitutionnel. Pour lui, ce dernier « a provoqué le peuple camerounais depuis le 05 août 2025 », va-t-il froidement déclarer.
Enfin, M. Ekane va évoquer le nom de Paul Biya, candidat en compétition avec celui qu’il soutenait, Issa Tchiroma Bakary. Pour lui, Paul Biya est « le coordonnateur organisateur de toutes les provocations ». A son avis, « ces trois personnalités sont les principaux interlocuteurs. Dans ce théâtre qui fait intervenir inutilement les forces de l’ordre. Et de sécurité qui n’ont rien à y voir », va-t-il conclure son audition. Tout en estimant « n’avoir plus rien à déclarer à une enquête qui lui attribue des pouvoirs exorbitants ».
Ainsi donc certaines voix marquent tout simplement leur étonnement. « Donc si on critique Paul Biya, c’est qu’on hostile envers la patrie. C’est qu’on est révolutionnaire. C’est qu’on incitation à la révolte. C’est un appel à l’insurrection. Mais pour quoi donc organiser les élections si on ne peut rien dire contre un candidat. Je pense que nous ne sommes plus dans une République. Anicet Ekane fait quoi au Sed !!! », va réagir Albert Ekomane depuis Sangmélima.
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Manger leurs cacas
Pour Christian Emile Atangana, « il reste seulement à Paul Biya et ses ministres de nous faire manger leurs cacas. Et boire leurs urines. Paul Biya, à force de voir l’insurrection partout, va la vivre. A force de dessiner l’hostilité à la nation, va finir par la vivre. Donc on se lève un matin on prend les armes. De quoi ont-ils peur donc. Il a déjà gagné l’élection. Pourquoi continuer à terroriser les citoyens qui critiquent sa gouvernance ? », s’interroge le natif de Monatélé, dans la Lékié.
Les germes de sa propre destruction
Et maintenant, « Paul Biya et ses camarades du parti veulent la tête de Tchiroma. Maintenant les grands communicants du Rdpc ont vu l’alliance entre Kamto et Tchiroma. Ce sont les deux-là qui veulent détruire le Cameroun. Paul Biya est un saint à vénérer. Nous devons tous réciter les évangiles Saint Paul Biya. Dans le cas contraire, nous sommes hostiles à la patrie. Paul Biya est le Cameroun. C’est lui ou rien », va dire Daoudou Amadou, depuis Ngaoundéré, dans l’Adamaoua.
Seulement, « chaque système a les germes de sa propre destruction. La fin de cette dictature entretenue surtout par une élite calculatrice sera fracassante. Ceux qui profitent pour massacrer les valeureux fils du Cameroun vont voir demain ».
Alors, « Paul Biya vient de voir ce qui s’est passé en 2025. Lui et ses ministres ont créé un climat de haine et de colère. Et ils sont les premiers à accuser les citoyens de fauteurs de troubles. Pourtant ce sont eux qui créent tout ce grand désordre. Lui et sa clinique nous ont montré que nous sommes dans une République de Fraudes. Et de Barbarie avec l’ordre kaki », dit Soulé Hamko depuis Kousseri.
















