Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire à la présidentielle. Vendredi, il affirme être sous protection militaire. Il lance un appel aux villes mortes dès lundi. Le pays est sous tension. Depuis la réélection de Paul Biya, les arrestations se multiplient. La répression s’intensifie. Le silence officiel persiste. L’opposition riposte.
Lundi, Paul Biya est réélu. Il a 92 ans. Il dirige le Cameroun depuis 1982. Ce huitième mandat relance la crise. L’opposition conteste. Le pays s’enfonce.
Sa réélection contestée a créé un climat de tensions au Cameroun. Plusieurs villes ont depuis été secouées par des manifestations à l’appel de M. Tchiroma, réprimées dans le sang par le régime.
Vendredi, Issa Tchiroma Bakary remercie l’armée. Il affirme qu’une faction loyaliste l’a exfiltré vers un lieu sûr. Elle le protège. L’ancien ministre, devenu opposant, publie ce message sur ses réseaux. Le ton est grave. Le geste, politique.
Depuis la proclamation des résultats, Issa Tchiroma Bakary vit reclus. À Garoua, sa maison est encerclée. Pas seulement par des policiers. Des tireurs d’élite sont visibles. Le message est clair : l’État surveille, l’État menace.
Tchiroma, lui, ne recule pas. Il affirme avoir remporté l’élection. Il refuse de céder. Mais mardi, le gouvernement contre-attaque. Il promet des poursuites judiciaires. Il l’accuse d’irresponsabilité.
Ce face-à-face, entre un opposant retranché et un pouvoir qui durcit le ton, cristallise la tension. Le Cameroun est suspendu entre deux récits. Et chaque mot devient une ligne de front.
Le candidat a surpris. Il a mobilisé la jeunesse, avide de changement. Il a appelé à défendre sa victoire. Des rassemblements ont suivi. Sporadiques. Limités. Quelques centaines de jeunes, ici et là, dans plusieurs villes du Cameroun.
– Des ‘villes mortes’ pour dénoncer les violences du régime –
Mardi, le gouvernement admet des morts. Aucun chiffre. Aucun bilan depuis. Vendredi, Tchiroma parle de « milliers » d’arrestations, de « centaines » de morts et de blessés. L’AFP ne peut pas confirmer. Le flou persiste. La tension monte.
Tchiroma dénonce la répression. « Les balles réelles ont répondu aux chants de liberté », écrit-il. Il accuse le pouvoir d’avoir écrasé les marches pacifiques. Il appelle à une opération « villes mortes » de lundi à mercredi. Silence, fermeture, résistance.
Tchiroma appelle à l’arrêt. Commerces fermés. Activités suspendues. Silence total. Il veut marquer la solidarité. Il veut rappeler que l’économie dépend du peuple. Et ce peuple, dit-il, ne reconnaît plus ce régime.
Les activités reprennent timidement leur cours à Yaoundé et Douala (sud-ouest), plus grandes villes du pays, malgré la tension ambiante.
À Garoua, fief de M. Tchiroma, les commerces ont observé dès vendredi la consigne « ville morte » et sont restés clos. Les grands carrefours, stations-service et édifices publics sont occupés par les forces de l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.
L‘Union européenne et l’Union africaine ont déploré la violence de la répression du régime contre les manifestants. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé à l’ouverture d’une enquête.
Source: Agence France-Presse
















