Des affrontements autour de l’or entre des gangs criminels et des mineurs artisanaux dans le nord-ouest du Nigeria ont fait au moins 17 morts, selon un rapport de sécurité préparé pour l’ONU et consulté par l’AFP vendredi.
Les heurts ont eu lieu jeudi dans l’État de Kaduna, l’un des nombreux États du nord-ouest et du centre du Nigeria terrorisés depuis des années par des gangs criminels de voleurs de bétail et de bandits qui pratiquent les enlèvements contre rançon, attaquent des villages, tuent des habitants et incendient les maisons après les avoir pillées.
Les gangs possèdent des camps dans une forêt à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna, Sokoto, Kebbi et Niger, d’où ils lancent des attaques contre les villages.
Les violences ont éclaté sur un site minier illégal du district de Birnin Gwari lorsqu’un chef de bandits a « extorqué de l’or à des mineurs sous la menace d’une arme », indique le rapport.
Les mineurs se sont mobilisés et ont tué le chef des bandits, provoquant des représailles de ses complices qui ont attaqué le site, « abattant sept mineurs », selon le rapport.
Plus tard le même jour, des bandits ont attaqué le village voisin de Layin Danauta où ils ont tué neuf personnes, en ont blessé 13 autres et ont enlevé plusieurs habitants, ajoute le rapport.
– De la paix négociée à la charia imposée –
Birnin Gwari, un pôle agricole riche en ressources minières, avait connu une forte baisse des violences depuis qu’un accord de paix avait été négocié par le gouvernement de l’État de Kaduna entre les bandits et les habitants en novembre de l’année dernière.
Le district a connu un afflux de bandits et de jihadistes d’Ansaru, affiliés à Al-Qaïda, qui ont forgé une alliance avec les bandits et pris le contrôle de la majeure partie du district, imposant leur interprétation stricte de la charia islamique.
La panique gagne les habitants, qui redoutent une nouvelle flambée de violence après cette accalmie, a confié Muhammad Kabir à l’AFP.
« Nous jouissions d’une paix relative depuis la signature de l’accord de paix, mais ces dernières violences risquent de le compromettre », a-t-il déclaré.
Bien qu’uniquement motivée par l’appât du gain, l’alliance des bandits avec les jihadistes est une source de vive préoccupation pour les autorités et les experts.
Depuis la signature de l’accord de paix, les sources de revenus des bandits provenant des enlèvements et des taxes imposées aux communautés agricoles ont fortement diminué, les laissant dépendre des impôts sur les sites miniers illégaux qui se sont multipliés suite à l’accord, selon le rapport de sécurité destiné aux Nations unies.
Source: Agence France-Presse
