Le 26 mai 2025, de nombreuses femmes du quartier Ngoa-Ekellé se sont rassemblées devant le commissariat du 5e arrondissement de Yaoundé pour réclamer justice pour Mathis.
Depuis le 10 mai dernier, le Cameroun est en émoi suite au décès du petit Mathis. L’enfant âgé de six ans a perdu la vie dans des circonstances terribles. L’auteur présumé, Dagobert Nwafo, père de la slameuse Lydol, est en garde à vue. Et trois semaines plus tard, les Camerounais estiment que la justice tarde à trancher.
L’indignation grandit
Vêtues de noir, les femmes rassemblées devant le commissariat du 5ème arrondissement de Yaoundé entonnent des chants de deuil en langue. C’est dans ces locaux que » Tonton Blek » est incarcéré depuis son arrestation. Leurs visages, graves et fermes, expriment la douleur et la détermination. Leur message est clair, elles réclament justice pour Mathis. En effet, les jours passent mais l’émotion ne faiblit pas. Au contraire, l’indignation grandit. Chaque jour, la pression monte et les réseaux sociaux s’enflamment.
Les célébrités quant à elles continuent d’exiger que justice soit faite. L’un des plus engagés dans ce combat, c’est le rappeur Maalhox. Dans un direct, il appelle farouchement la justice camerounaise à faire son travail. Même son de cloche pour la cinéaste Élisabeth Cynthia qui ne mâche pas ses mots : « Les faits sont clairs. Le mobile est établi. Les témoins sont nombreux. L’arme du crime a été reliée au suspect. Mais Dagobert Nwafo est encore libre. Vous avez été habitués à notre silence… Mais ne vous trompez pas : nous ne sommes pas idiots. Nous demandons que l’affaire Mathis soit jugée en urgence. »
Yaoundé : Le père de l’artiste Lydol poignarde un enfant de 6 ans
« Le silence devient complicité »
Le producteur et artiste Pit Baccardi exprime une profonde tristesse : « Mathis avait 6 ans. À 6 ans, on ne connaît que les jeux, les câlins… Mais Mathis est mort. Tué par un adulte. Et pourtant, plus de deux semaines après, l’assassin de Mathis n’est toujours pas en prison. Le silence devient complicité. Il blesse deux fois », déplore t’il. Kareyce Fotso partage cette colère : « Ce crime odieux a été commis sous les yeux de témoins, avec des preuves accablantes. Pourtant, la justice prend un temps inacceptable. Il est inadmissible qu’elle hésite alors que tout est si clair. »
L’affaire Mathis s’enlise et le peuple s’impatiente. Les artistes s’engagent, tandis que les mères élèvent leur voix pour demander vérité et justice pour un enfant de six ans.