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Yapaki Dibombari : La prune au menu

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Le village Yapaki dans l’arrondissement de Dibombari a accueilli, le dimanche 13 juillet 2025, la fête des prunes « Ngand’a Sao ».

Alors connue sous le vocable « Ngand’a Sao », la 3ème édition a eu un succès retentissant. L’espace dédié pour l’événement s’est retrouvé étroit pour contenir le millier de personnes. Au milieu des hommes et des femmes, une longue table couverte de feuilles de bananiers. Sur laquelle, prunes et manioc cuits trônaient.

Et sans protocole, chacun peut se servir comme il veut et quand il veut. Sans assiettes, ni fourchettes, mais plutôt des lamelles de feuilles de bananiers. Il y a de la matière. Sous un prunier, la fumée monte. Jeunes femmes et jeunes gens s’activent à la cuisson. L’objectif est clair : la table doit être bien remplie. Et un service de vin de palme fait son travail.

Bref, une célébration en sons et en couleurs. Un moment particulier qui a allié gastronomie et spectacle avec les jeunes artistes du village. Personne n’a vu le temps passé. Et la présence du Sous-préfet de l’arrondissement à ces lieux a marqué le temps et les esprits. Encore que Jean Philippe Ngo’o Mebe avait à ses côtés Sm Samuel Elongo Kingue. Chef du village Boadibo par ailleurs 1er Adjoint au Maire de la Commune de Dibombari.

Penser aux choses qui rassemblent

Ainsi donc, le sous-préfet, pour la bonne marche du vivre-ensemble, s’est évertué dans les conseils. « Il faut cultiver les valeurs de paix, du respect des institutions de la République. Et le respect des autorités soient-elles religieuses, traditionnelles et mémé administratives », va dire Ngo’o Mebe.

Arrondissement de Dibombari : La prune en vedette

Et des mots encore. Ceux de sa majesté François Kotto Mbéllé, chef du village Yapaki qui a abordé dans le même sens. « Il ne peut avoir de cohésion sociale sans respect des chefs. Des ainés. Les jeunes de l’arrondissement veulent vivre comme des crabes dans un panier. Il faut imiter l’exemple de votre frère Moukodi. Il faut penser aux choses qui rassemblent. Qui fédèrent. Qu’il soit d’ailleurs très félicité et salué », va-t-il déclarer en promenant un panier pour le franc symbolique. Une reconnaissance envers les organisateurs

Autres réactions. D’abord celles de Pierre Ndamè. « La prune, le Sao, le Safu, comme vous voulez, n’est juste qu’un prétexte. Un prétexte social, un prétexte communautaire pour rassembler les jeunes Pongo Bakoko, les jeunes Sawa, les jeunes Camerounais. Autour des valeurs, des valeurs qui ont aujourd’hui tendance à disparaître la valeur du partage, la valeur de la confiance».

Parce que « partager un même plat avec quelqu’un. Mettre la main là où quelqu’un d’autre met la main pour manger, est à la fois un signe de partage. Mais aussi de confiance. Et donc, la confiance malheureusement s’effrite de plus en plus dans nos communautés. Le safou ne se vend pas dans nos communautés ».

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Les prunes ne se vendent

Alors, « quand votre papa, votre voisin, votre voisine, la maman de votre voisin a un prunier. Vous pouvez librement les cueillir. Ramasser, faire de ces prunes ce que vous voulez. Puisqu’on ne les vend pas. Aujourd’hui avec l’idée mercantile et autres, on nous vend les prunes. Alors que dans la communauté Pongo, Bakoko, les prunes ne se vendent pas et ne se vendaient jamais. »

Et on sait que « la culture est un vecteur justement de rassemblement, de vivre ensemble, de partage et de solidarité. Donc nous pensons qu’à travers un festival comme le « Ngand’a Sao », les gens peuvent revenir aux valeurs fondamentales. D’accepter de se regarder ensemble et de manger dans le même plat. De manger avec un peu de sel, la bonne prune, qu’elle soit farcie, qu’elle soit brûlée, frite. Qu’elle soit mise sous la cendre ou tout simplement bouillie à l’eau », va dire l’artiste écrivain.

Planter des pruniers dans l’arrondissement

Ensuite la parole d’Olivier Moukodi qui est loin d’être satisfait et qui se projette déjà. « On ne va pas dire directement que c’est un pari gagné. Nous croyons seulement que nous sommes en train de faire un pas. Dans les éditions à venir, nous avons comme mission de penser à l’écologie, de planter des pruniers dans l’arrondissement. Pour ne plus être à manque ».

Donc, « aujourd’hui, un peu un pari pas totalement gagné parce qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire. Nous continuons à réfléchir aux stratégies. Nous avons pu réunir les jeunes de Bakoko, de Dibombari, de Bomono et partout. On a commencé à faire déjà le travail. Et nous continuerons à mûrir des idées avec des aînés, avec les jeunes ».

Alors plusieurs articulations ont meublé l’événement. On peut citer entre autres une représentation théâtrale, le concours du meilleur safoutier, des prestations artistiques. La 4ème édition du « Ngand’’a Sao » s’annonce plus palpitante. Aucune indication n’a été donnée sur le lieu et la date.

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