Lors de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida, célébrée ce 1ᵉʳ décembre 2025, le pays a présenté des résultats encourageants, malgré les perturbations récentes dans la prévention et l’accès aux traitements antirétroviraux.
La cour intérieure du ministère de la Santé Publique s’est animée lundi 1ᵉʳ décembre 2025, rythmée par les discours et quelques performances artistiques. Tous célébraient la 38ᵉ Journée mondiale de lutte contre le Sida, mais aussi la fin du Mois camerounais dédié à cette riposte. Aux côtés de plusieurs membres du gouvernement, le ministre de la Santé Publique, Dr Malachie Manaouda, a dressé un tableau lucide mais porteur d’espoir.
Les derniers chiffres de l’enquête Camphia, menée entre septembre 2024 et janvier 2025 sur les 15–49 ans, montrent de réels progrès. Le nombre de nouvelles infections au VIH a baissé, passant de 0,24 % à 0,15 %. Les femmes restent les plus touchées, avec un risque quatre fois plus élevé que les hommes.
Mais la prévalence globale, c’est-à-dire la proportion de personnes vivant avec le VIH dans la tranche d’âge sur évoqué est tombée à 2,6 %, contre 3,4 % lors de la précédente enquête. C’est un signal encourageant, surtout pour cette tranche d’âge très active sexuellement.
Autre avancée : la suppression de la charge virale, qui montre l’efficacité du traitement antirétroviral, atteint 72 % pour toutes les personnes dépistées positives, et 93 % chez celles sous traitement. Ces résultats reflètent plus de vingt ans d’efforts soutenus du gouvernement et de ses partenaires.
La suspension de l’aide américaine
Mais derrière ces progrès, des secousses persistent. Le ministre a rappelé les turbulences nées de la suspension de l’aide américaine, qui a fragilisé la prévention et l’accès régulier aux traitements. Le pays a pourtant réussi à préserver la continuité des services grâce à un plan de mitigation déployé sur tout le territoire. Une résilience collective qui inspire le thème de l’année : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida ».
Pour maintenir cet élan, Dr Manaouda a insisté sur la solidarité entre tous les acteurs : partenaires financiers, société civile, communautés et institutions. Il a appelé à lutter contre la stigmatisation, la désinformation et les discriminations, ainsi que contre les ruptures d’intrants.
Il a ajouté qu’il faut améliorer la collecte et l’exploitation des données, indispensables pour des décisions sanitaires efficaces. La cérémonie s’est terminée par une exposition animée par les organisations de la société civile, mettant en avant leur rôle central.
Cette exposition rappelle que la riposte contre le VIH n’est pas seulement institutionnelle : elle reste collective, humaine et pleine de défis.
















