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Serment de Paul Biya : Entre fermeté, sécurité et avertissements

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Le 6 novembre 2025, Paul Biya a prêté serment pour son nouveau septennat. Dans un discours à la fois rassembleur et ferme, il a entre autres promis de rétablir l’ordre et de prévenir toute crise postélectorale.

Réélu le 12 octobre 2025 avec 53,66 % des suffrages, selon le Conseil constitutionnel, Paul Biya a été investi lors d’une cérémonie solennelle. Celle-ci s’est tenue le 6 novembre sous la présidence de Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale. Le chef de l’État a prêté serment selon la formule officielle « I do so swear », marquant ainsi le début de son nouveau septennat.

Dès son allocution, Paul Biya a abordé de manière directe les violences postélectorales qui ont secoué le pays. Il a fustigé « l’attitude de certains politiciens irresponsables », responsables de scènes de pillage et de vandalisme dans le pays. Il a également déploré les pertes en vies humaines causées par ces violences post-électorales.

Parallèlement, il a salué l’action des forces de défense et de sécurité pour leur intervention rapide. Il les a créditées d’avoir maîtrisé les troubles et d’avoir contribué au rétablissement de l’ordre dans le pays. Si l’appel au calme était clair, le ton du discours est rapidement devenu celui d’un avertissement sans équivoque. Paul Biya a mis en garde la diaspora et tous ceux qui, selon lui, « attisent la haine et la violence ».

Il a rappelé que le Cameroun n’avait pas besoin d’une crise post-électorale aux conséquences dramatiques, comme cela s’était vu ailleurs. Le discours s’est conclu par une affirmation forte de l’autorité présidentielle. Il a déclaré : « Il est de ma responsabilité de veiller à ce que l’ordre soit maintenu.  Je puis vous l’assurer, l’ordre régnera. Le Cameroun continuera d’avancer. »

Cette déclaration résume la doctrine de ce nouveau mandat : stabilité, sécurité et contrôle strict face aux violences potentielles. Dans les heures qui ont suivi le discours, les réactions ont été mitigées. Du côté des militants pro-régime, le discours a été salué comme une preuve de fermeté et de volonté. Il s’agissait de rétablir l’ordre et de montrer la détermination du président à garantir la stabilité.

Cependant, pour d’autres observateurs, le ton d’avertissement adressé à la diaspora et aux opposants a été perçu différemment. Ils ont considéré cette déclaration comme une mise en garde autoritaire plutôt qu’une invitation au dialogue et au compromis.

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Un régime fondé sur la peur

La promesse de fermeté du président a aussi fait réagir des experts et suscité des analyses sur la gouvernance. Joseph Emmanuel Ateba, analyste politique reconnu, a expliqué qu’il existe une différence fondamentale entre un État de droit et un régime fondé sur la peur.

« Il ne faut pas confondre l’ordre à la terreur. L’ordre règne dans la discipline et l’adhésion, alors que la terreur règne par la peur et, une fois la peur domptée, le terroriste peut devenir la cible », a-t-il déclaré. Selon lui, pour qu’un ordre dure vraiment, il faut que les gens l’acceptent. La peur, elle, ne sert que temporairement et disparaît vite.

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