Des recalés issus du petit peuple, interpellent le chef de l’Etat sur « la mafia » organisée autour du concours d’entrée à l’Énam.
La publication des résultats du concours d’entrée à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Pour le cycle 2025/2026 a déclenché une vive polémique. Un document devenu viral sur les réseaux sociaux révèle que de nombreux « fils et filles à papa». Figureraient parmi les candidats admis, remettant en cause la transparence et le mérite du processus de sélection.
Malgré cette controverse, le Dg de l’Enam, Soumbou Angoula, a appelé les lauréats à se présenter dès lundi 24 novembre. Pour la préparation militaire supérieure (PMS). Une situation qui alimente le débat sur l’équité dans l’accès aux postes de responsabilité. Et sur la nécessité d’une procédure plus transparente au sein de l’institution.
La machine à fraude
Dans une lettre ouverte, « des recalés issus du bas peuple » dénoncent. Ils parlent du « crime perpétré à l’endroit des enfants des pauvres admissibles à maintes reprises à l’ENAM ». Ils attirent l’attention du chef de l’Etat « sur la machine à fraude, qui est à chaque fois mise en marche lorsque le concours d’entrée à l’Enam est organisé ».
« Si l’Enam est l’école des enfants, des frères et sœurs des ministres, des directeurs généraux, des hauts magistrats. Et de la famille présidentielle, qu’on nous le dise simplement. Au besoin qu’on l’inscrive au frontispice de cette école. Dans ce cas, nous ferons autre chose pour servir notre pays car la réalité est là. Il n’y a pas un concours d’entrée à l’Enam », écrivent-ils à Paul Biya.
Et de s’interroger : « Comment expliquer qu’un jeune camerounais âgé de 30 ans. Titulaire d’un master en droit soit admissible 09 fois consécutivement sans jamais être admis. Et pourtant certains qui ont obtenu le Baccalauréat en 2022, présentent le même concours pour la 1ère fois, le réussissent. Quels sont les critères d’admission à l’Enam en dehors du patronyme et de l’argent? »
Des enfants privilégiés
Ils déplorent le fait que « depuis bientôt 10 ans, une trentaine de candidats cumulent chacun plus de 05 admissibilités. Sans jamais être admis parce qu’ils ne sont pas issus des parents détenteurs du pouvoir ou de la fortune».
Aussi prennent-ils acte « de ce que l’Enam appartient aux enfants des pontes du régime et à ceux qui peuvent disposer de 10 millions voire plus de Fcfa »
A la prochaine session, avertissent les recalés issus du bas peuple, ces enfants privilégiés composeront tous seuls. « Observez simplement le nombre d’admissibilités de ces quelques candidats qui ont encore échoué cette année. Pour comprendre l’ampleur du crime qui est commis à l’Enam. Mais, un jour viendra où tous ces gens rendront compte même de mémoire », espèrent ces derniers.
















