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Scandale de corruption en Ukraine : réseaux d’influence au sommet de l’État

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Alors que les sirènes d’alerte continuent de retentir dans les villes assiégées, un autre choc frappe l’Ukraine : l’éclatement d’un vaste scandale de corruption révélant des réseaux d’influence au sommet de l’État. Deux ministres sont contraints à la démission, emportés par les soupçons. Le président Volodymyr Zelensky, symbole de la résistance face à l’invasion russe, se voit forcé de sanctionner l’un de ses proches, exposant les tensions croissantes entre impératifs de guerre et exigences de transparence.

Ce geste, brutal mais nécessaire, révèle une faille dans le bastion politique ukrainien. Dans ce pays en lutte pour sa survie, la guerre ne se joue pas seulement sur les champs de bataille.

Elle s’infiltre dans les couloirs du pouvoir, où l’intégrité devient une arme aussi précieuse que les missiles. Le scandale, au-delà de ses implications immédiates, symbolise le combat intérieur d’une nation : rester debout, même quand ses fondations chancellent.

La région énergétique a été pillée. Des détournements massifs ciblent l’industrie de l’énergie, près de 90 à 100 millions d’euros en jeu. En conséquence, deux ministres ont démissionné et des sanctions ont été prises contre un proche de Zelensky.

C’est l’une des pires crises politiques auxquelles Zelensky doit faire face depuis le début de la guerre en 2022. La confiance vacille. L’État, déjà mis à l’épreuve par l’invasion, subit une nouvelle fracture.

 

– « Opération Midas » –

Lundi, le scandale a éclaté. Le Bureau anticorruption ukrainien NABU a frappé fort. Il a mené 70 perquisitions pour démanteler un « système criminel ». Ce réseau a détourné 100 millions de dollars, soit environ 86 millions d’euros, dans le secteur de l’énergie.

En conséquence, deux ministres ont démissionné et un proche de Zelensky a été sanctionné. La crise frappe au cœur d’un État en guerre et fragilise davantage la résistance.

L’opération s’appelle Midas. Elle vise un réseau qui transformait l’énergie en profit. Cinq arrestations ont été effectuées. Parmi les interpellés : un ancien conseiller du ministère de l’Énergie et un cadre d’Energoatom.

L’enquête resserre l’étau autour des rouages du système. La symbolique est cruelle : l’or de Midas devient la chaîne qui étouffe l’État.

L’opération s’appelle Midas. Elle vise un réseau qui transformait l’énergie en profit. Cinq arrestations ont été effectuées. Parmi les interpellés : un ancien conseiller du ministère de l’Énergie et un cadre d’Energoatom.

L’enquête resserre l’étau autour des rouages du système. La symbolique est cruelle : l’or de Midas devient la chaîne qui étouffe l’État.

Ils ont créé une chaîne décisionnelle parallèle. Des « gestionnaires de l’ombre » contrôlaient les choix clés. Ces intermédiaires imposaient des fournisseurs et montants. Ils court-circuitaient les procédures officielles.

Ainsi, le pouvoir réel se situait hors de tout cadre légal. La corruption ne volait pas seulement de l’argent ; elle captait l’autorité.

L’argent a été blanchi à l’étranger. Un réseau de sociétés non résidentes a servi de relais pour légaliser les fonds volés. Les flux ont transité par des comptes et des guichets hors d’Ukraine. Ainsi, le produit des détournements a disparu des radars nationaux

– Zelensky sous pression –

La stupéfaction a suivi la révélation d’un nom. Timour Minditch, 46 ans, est présenté comme l’auteur du système. Homme d’affaires, il serait un proche ami du président Zelensky.

Sa mise en cause transforme le scandale en crise politique majeure. La proximité personnelle renforce le choc et la défiance. Désormais, la bataille contre la corruption touche l’entourage même du chef de l’État.

Timour Minditch a quitté l’Ukraine peu avant le scandale, probablement pour Israël selon les médias. Il est copropriétaire de Kvartal 95, la société fondée par Volodymyr Zelensky quand il était comédien. La révélation de son nom a accentué la stupeur et transformé l’affaire en crise politique majeure

Selon le NABU, M. Minditch « contrôlait » le blanchiment d’argent détourné et sa répartition.

Timour Minditch est soupçonné d’avoir manipulé des décisions au sommet. Notamment, il aurait influencé l’ex‑ministre de la Défense Roustem Oumerov, aujourd’hui secrétaire du Conseil de sécurité. Ainsi, le réseau ne visait pas que l’argent ; il cherchait aussi le pouvoir.

La proximité avec de hauts responsables transforme le scandale en crise institutionnelle. Désormais, la défiance atteint le cœur des décisions de sécurité nationale.

L’entourage a dit à l’AFP que le président a été pris au dépourvu par ces accusations et qu’il soutient pleinement l’enquête.

– Corruption énergétique –

Face à la montée des critiques, M. Zelensky a assuré vouloir la « transparence » et exigé la démission du ministre de la Justice, Guerman Galouchtchenko, et de la ministre de l’Énergie Svitlana Gryntchouk, qui l’ont soumise mercredi.

Les enquêteurs accusent M. Galouchtchenko, ex‑ministre de l’Énergie, d’avoir perçu des avantages personnels. Les autorités considèrent Mme Gryntchouk comme une personne de confiance de M. Galouchtchenko, sans la viser directement pour l’instant.

Les enquêteurs accusent aussi Oleksiï Tchernychov, ancien vice‑Premier ministre. Ils lient son nom au réseau de corruption dans le secteur de l’énergie. Sa mise en cause élargit le champ de l’affaire aux plus hauts sommets de l’État. La crise prend une tournure institutionnelle et politique.

Si ce scandale n’a pas suscité pour l’heure de réaction de l’UE, le chancelier allemand Friedrich Merz, dont le pays est le principal bailleur européen de Kiev, a réclamé que M. Zelensky lutte « avec énergie » contre la corruption.

– De précédentes affaires –

L’Ukraine, où la corruption reste un problème récurrent malgré d’importants progrès en la matière, a connu plusieurs affaires retentissantes depuis 2022.

En septembre 2023, Oleksiï Reznikov a démissionné. Les médias ont révélé des scandales d’achats d’uniformes et d’alimentation à prix gonflés pour l’armée. Ces révélations ont poussé le ministre hors du poste. La colère publique a accéléré sa chute.

En avril, les autorités ont arrêté plusieurs responsables de la défense. Les autorités accusent ces responsables d’avoir livré des dizaines de milliers d’obus défectueux à l’armée. Les autorités ont retiré les munitions du front. Elles ont arrêté plusieurs responsables impliqués. La confiance dans les chaînes d’approvisionnement militaires s’est effondrée. L’armée doit désormais vérifier chaque lot avant déploiement. Ces arrestations élargissent le scandale au cœur du secteur militaire. La confiance dans les achats de guerre en sort profondément ébranlée.

– Corruption persistante –

Le système de mobilisation alimente la corruption. Des responsables exploitent les procédures pour favoriser les amis et fournisseurs. Pot-de-vin, faux certificats et détournements ralentissent les enrôlements.

La mobilisation devient un marché où l’argent achète des exemptions et des postes. En temps de guerre, cette corruption fragilise l’effort militaire et la confiance publique.

En 2023, Volodymyr Zelensky avait limogé la totalité des responsables régionaux chargés du recrutement militaire pour éradiquer ce problème.

Les relations entre la présidence et les instances anticorruption sont tendues. La présidence se plaint de pressions et d’exigences publiques. Les organismes anticorruption dénoncent des hésitations et des retards.

La méfiance mutuelle entrave la coopération. Cette fracture fragilise la capacité de l’État à réagir efficacement.

Cet été, le pouvoir a tenté de priver le NABU et le Parquet anticorruption (SAP), créés il y a dix ans, de leur indépendance avant de faire marche arrière face à la levée de boucliers au sein de la société civile et chez les alliés occidentaux de Kiev.

Transparency International classe l’Ukraine 105e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption 2024. En 2014, elle était 142e. Le pays a donc progressé dans le classement, mais reste loin d’un niveau de confiance généralisée. Le scandale actuel rappelle que les progrès restent fragiles et réversibles.

Source: Agence France-Presse

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