Le Social Democratic Front (Sdf) accueille une conférence internationale de l’alliance Progressive (Tous les partis de gauche d’Afrique) du jeudi 23 au vendredi 24mai2024 à Douala.
Cette conférence qui a pour thème » Le rôle des partis progressistes dans le renouveau démocratique a débuté par une allocution d’ouverture du président national du Social Democratic Front, l’Honorable Joshua Osih. Les délégués à cette conférence de L’alliance Progressive d’Afrique viennent de la RD Congo, de la Guinée Équatoriale, du Niger, de la République du Congo, de Sao Tomé et principe, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Zimbabwe, du Ghana, de la Tanzanie, du Bénin, de l’île Maurice, du Sénégal, de la République Centrafricaine, du Burkina Faso et de l’union internationale des jeunes socialistes.
Les sessions des premier et deuxième journées seront présidées respectivement par Martin Ziguele, de la République centrafricaine, et par l’honorable Joshua Osih du Cameroun. Il est important de souligner que cette conférence historique contribuera au discours de la transformation dans la région en affinant les analyses sur les questions, en encourageant les valeurs progressistes, en affirmant le rôle des partis progressistes en tant que vecteurs de changement et en créant un espace pour une vision collective des progressistes africains.
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Le Social Democratic Front (SDF) a été créé le 26 mai 1990 pour « s’opposer » au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ex-Union nationale camerounaise (UNC), parti au pouvoir depuis l’indépendance du Cameroun. Ce parti a marqué l’histoire politique du pays en incarnant l’expérience camerounaise du socialisme d’opposition, que l’on peut définir comme une tradition de lutte contre les politiques antisociales et libérales. En s’inspirant des fondements du socialisme démocratique, les théoriciens du SDF ont élaboré des corpus et des énonciations cristallisant aussi bien l’aspiration à la justice sociale que les revendications populaires contre le libéralisme communautaire adopté en 1987 par le régime de Paul Biya. Le slogan choisi était « Power to the People and Equal chance for all ».
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Cependant, le SDF n’a pas été exempt des contradictions dont souffrent les partis de l’opposition en Afrique (Yamga-Tientcheu 1999 Ndlr). Ces contradictions expliquent, au moins partiellement, l’érosion continuelle de son auditoire et de son électorat, qui est passé de 35 % aux élections présidentielles du 11 octobre 1992 à 11 % aux présidentielles du 9 octobre 2011 ; de 43 sièges aux législatives des 17 mai et 3 août 1997 à 16 sièges aux élections du 30 septembre 2013.
De nombreuses études ont d’ailleurs été faites sur l’apport du SDF à la construction de l’opposition au Cameroun (Konings 2004 ; Krieger 2008) et sur les causes de ses échecs politiques (Yamga-Tientcheu 1999 ; Owona Nguini 2003). Mais ces études n’ont accordé que peu d’attention aux conceptions idéologiques du parti et à sa pratique socialiste. Or il semble pertinent de confronter les référentiels socialistes utilisés par le parti et ses pratiques politiques. En d’autres termes, son affaiblissement tient-il à ses postulats socialistes ou à ses modes d’action et de comportement dans la vie publique ? La question ne vaut-elle pas son pesant d’or ?