Le Qatar réclame la justice contre Netanyahu, accusant le Premier ministre israélien d’avoir saboté les efforts de médiation en frappant des dirigeants du Hamas à Doha. Cette déclaration marque un tournant dans les relations diplomatiques entre les deux pays.
M. Al-Thani affirme que le Qatar réévalue son rôle de médiateur. Les pourparlers pour un cessez-le-feu restent infructueux depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre.
“Netanyahu nous fait perdre notre temps.” Le responsable israélien a tenu ces propos après une interview accordée à CNN. Son auteur dit avoir longuement réfléchi au processus ces dernières semaines.
Mardi, l’armée de l’air israélienne a ciblé des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha. La capitale du Qatar, alliée des États-Unis, accueille régulièrement des pourparlers diplomatiques.
« Je pense que ce qu’a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c’est d’avoir tué tout espoir pour les otages », a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu' »il doit être traduit en justice ».
Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d’Israël, qui a dit en être « très mécontent ».
M. Netanyahu a mis en garde le Qatar et les pays hébergeant des membres du Hamas. “Expulsez-les ou traduisez-les en justice. Sinon, nous le ferons”, a-t-il déclaré.
Le Hamas affirme que ses hauts responsables ont survécu aux frappes israéliennes. Selon le mouvement, les raids ont fait six morts dans la bande de Gaza.
Israël a juré de détruire le Hamas et de l’expulser du territoire palestinien, d’où il a lancé son attaque le 7 octobre 2023. Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a décimé la direction du mouvement islamiste.
– « Bras long » –
En réponse à l’attaque du 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une offensive massive sur Gaza. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. La situation humanitaire est catastrophique.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a prévenu que son pays frapperait ses ennemis partout. « La politique sécuritaire d’Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu’ils soient. Ils n’ont nulle part où se cacher. »
Israël pose ses conditions pour mettre fin à la guerre : libération de tous les otages et désarmement du Hamas. Le responsable israélien a lancé une menace directe au Hamas : “S’ils refusent, nous les détruirons. Gaza sera détruite.” Cette déclaration vise à renforcer les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre.
Selon des sources du Hamas, six dirigeants, dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l’attaque. L’AFP n’est parvenue à joindre aucun d’eux depuis.
Toujours selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.
Le représentant d’Israël à l’ONU, Danny Danon, estime qu’il est trop tôt pour juger les effets de la frappe. Il appelle à attendre les résultats.
– 48 morts à Gaza selon les secours –
Malgré les pressions internationales, l’armée israélienne poursuit son offensive dans Gaza. La Défense civile locale annonce au moins 48 morts. Ces décès sont liés aux dernières frappes dans la région.
L’armée prévoit d’intensifier ses frappes sur Gaza-ville dans les prochains jours. Gaza-ville est l’un des derniers bastions du Hamas. L’armée israélienne le considère comme stratégique dans son offensive. L’objectif : démanteler son infrastructure, entraver ses opérations et réduire la menace sur les troupes.
L’attaque du 7 octobre a tué 1.219 personnes en Israël. La majorité étaient des civils. Ce chiffre provient d’un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Le Hamas a enlevé 251 personnes le 7 octobre. Aujourd’hui, 47 sont toujours retenues à Gaza. Selon l’armée, 25 d’entre elles sont mortes.
L’armée israélienne a lancé une offensive de représailles sur Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas affirme qu’au moins 64.656 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne. L’ONU juge ces chiffres fiables. L’ONU a déclaré la famine à Gaza, ce qu’Israël dément.
Source : Agence France-Presse
