Le Collectif Sylvain Souop a annoncé la fin d’un long parcours carcéral pour plusieurs prisonniers politiques des marches du 22 septembre 2020, incarcérés à la prison centrale de Kondengui.
Après cinq années de détention, vingt-cinq militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) vont enfin retrouver la liberté. Une récente annonce du Collectif Sylvain Souop marque la fin d’un chapitre judiciaire douloureux pour ces hommes et femmes incarcérés depuis les manifestations pacifiques de 2020.
Selon un communiqué signé par Me Hippolyte Meli, au nom du Collectif , les libérations interviendront entre ce 30 octobre et le 3 novembre 2025. Les détenus concernés, tous membres du MRC, purgent actuellement leurs dernières instant à la Prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Leur élargissement intervient après un long parcours marqué par des retards judiciaires et des conditions de détention éprouvantes.
Des condamnations jugées répressives
Ces militants avaient été arrêtés à la suite des marches pacifiques du 22 septembre 2020, organisées pour réclamer des réformes électorales et dénoncer les dérives autoritaires du régime.
Placés en garde à vue pendant quarante-quatre jours, ils avaient ensuite passé quatorze mois en détention préventive avant leur condamnation par le Tribunal militaire de Yaoundé en décembre 2021 à cinq ans de prison ferme. Le Collectif Sylvain Souop estime que ces verdicts symbolisent la répression d’une expression politique non violente.
Des visages marqués par l’épreuve
Parmi les libérés figurent notamment Bamou Jean Evalis, Foumouo Djoumesse Steve Jodel, Wafo Éric, ainsi que le plus jeune prisonnier politique du parti, dont le collectif rapporte qu’il aurait subi de graves tortures lors de son arrestation. Pour beaucoup, ces libérations constituent un soulagement, mais rappellent aussi les blessures physiques et psychologiques laissées par plusieurs années de privation de liberté.
Ainsi le Collectif Sylvain Souop prévoit un point de presse dans les prochains jours. Objectif : donner davantage de précisions sur ces libérations et sur les suites judiciaires envisagées. Les avocats entendent poursuivre leur engagement pour la reconnaissance du caractère politique de ces détentions et la réparation des préjudices subis.
Cette série de libérations représente, pour les défenseurs des droits humains, une victoire morale après des années de mobilisation. Elle ravive aussi le débat sur la place du droit à la contestation pacifique au Cameroun.















