Ce 19 août 2025, le candidat Akere Muna a saisi le Conseil constitutionnel pour faire invalider la candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle. Il s’appuie sur l’article 118 du Code électoral et pointe l’absence du chef de l’État sur la scène politique.
Le Conseil constitutionnel a reçu une requête officielle d’Akere Muna, candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain. Dans ce document, l’avocat demande la disqualification de Paul Biya, qu’il juge inéligible au regard du droit électoral en vigueur. En effet, la demande s’appuie sur l’article 118, alinéa 1 du Code électoral. Celui-ci stipule que toute personne qui, de son propre fait, se place sous la dépendance d’une puissance, organisation ou personne étrangère, devient inéligible.
Pour Akere Muna, cette disposition s’applique aujourd’hui au président sortant. Car depuis plusieurs mois, Paul Biya n’apparaît plus dans la gestion des affaires courantes. Les concertations politiques sont menées par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, qui occupe l’espace public à sa place. Cette délégation constante, selon le plaignant, illustre une forme de retrait prolongé, incompatible avec les exigences d’un chef d’État en exercice et candidat à sa propre succession.
Paul Biya absent des grands rendez-vous
Âgé de 92 ans, Paul Biya reste absent des grands rendez-vous. Il n’a pris part à aucune réunion publique, n’a accordé aucune interview et n’a animé aucun meeting. Ses seules apparitions se résument à des communiqués officiels ou à des discours enregistrés, diffusés à la télévision nationale.
Déjà en 2011 et 2018, l’absence du président durant les campagnes avait suscité des critiques. Mais en 2025, le contexte est différent car le pays traverse plusieurs crises sécuritaires, une forte tension sociale et une dégradation économique. D’ailleurs, dans les conversations de rues, l’absence prolongée du chef de l’État devient un sujet central entre Camerounais
La requête d’Akere Muna ancrée dans une base juridique vient relancer ce débat. Elle interroge sur la capacité effective de Paul Biya à diriger. Elle soulève aussi la question de la légitimité de sa candidature. Le Conseil constitutionnel devra trancher à moins de deux mois d’un scrutin décisif.