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Pokrovsk sur le point de céder : une ville stratégique au cœur du conflit ukrainien

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Pokrovsk sur le point de céder. Depuis plus d’un an, cette ville de l’est ukrainien, modeste en apparence, tient tête aux assauts répétés de l’armée russe. Mais aujourd’hui, l’étau se resserre. Carrefour stratégique et cœur logistique du front oriental, Pokrovsk cristallise les tensions. Sa chute imminente pourrait bouleverser l’équilibre des forces et ouvrir une brèche décisive dans la défense ukrainienne.

Aujourd’hui, les troupes russes semblent sur le point de briser ce verrou. Leur avancée menace de couper les veines logistiques de l’armée ukrainienne. En réponse, Kiev déploie ses unités, tente de contenir l’assaut, de préserver ce bastion.

Pokrovsk n’est plus seulement un lieu : c’est un symbole. Celui de la résistance, de la ténacité et du prix que coûte chaque mètre de liberté.

Pokrovsk est au cœur des combats. Trois ans et demi après l’invasion, la cité est devenue un enjeu militaire majeur. Les affrontements s’intensifient. Chaque jour, la pression monte. Les lignes bougent. Le contrôle de la ville pourrait tout changer.

– Localisation stratégique –

Pokrovsk, appelée Krasnoarmeïsk par les Russes, comptait 60 000 habitants avant l’attaque massive russe contre l’Ukraine. Au cœur de combats depuis juillet 2024, elle est aujourd’hui en grande partie déserte et détruite.

Pokrovsk occupe une position stratégique. Elle se trouve à l’intersection de routes et de voies ferrées majeures. Ces axes mènent aux derniers bastions ukrainiens dans l’est, comme Pavlograd et Kostiantynivka. Son contrôle est crucial. Chaque mouvement compte.

Sa chute ferait peser une menace immédiate sur la ville de Myrnograd, à 8 km de là.

Si Pokrovsk tombe, le ravitaillement ukrainien sera perturbé. Les troupes russes gagneront un point d’appui. Elles pourront pousser vers l’ouest, là où les défenses sont clairsemées. Et vers le nord, en direction de Kramatorsk et Sloviansk. Le risque est réel. Le front pourrait se fissurer.

Pour ces raisons, « Pokrovsk est devenue l’obsession » des troupes russes, estime auprès de l’AFP l’expert militaire ukrainien Mykola Soungourovsky.

Pokrovsk se trouve près d’une mine stratégique. Jusqu’à peu, on y extrayait du charbon pour produire de la coke. Ce matériau est crucial pour l’acier. Et l’acier, c’est le nerf du secteur militaire. La proximité renforce l’enjeu.

– Infiltration russe –

Pendant des mois, les Russes ont avancé lentement sur trois fronts. En septembre, ils ont percé par le sud. De petits détachements ont infiltré Pokrovsk. Les défenses ukrainiennes ont été prises à revers. La ligne a vacillé.

En parallèle, les drones russes ont ciblé toutes les routes de ravitaillement. La garnison ukrainienne s’est retrouvée isolée. Ce scénario rappelle Koursk : en février et mars 2025, Kiev avait dû s’en retirer. La menace se répète. L’étau se resserre.

L’Ukraine a envoyé des renforts, y compris des forces spéciales. Mais cela pourrait ne pas suffire. L’expert militaire Michael Kofman l’a souligné sur X. La menace reste forte. Le rapport de force évolue.

Vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état d’une situation « compliquée » avec « 220 assauts sur Pokrovsk en trois jours ». Selon lui, 314 soldats russes s’y sont infiltrés, épaulés par un groupe à la périphérie.

La prise de Pokrovsk pourrait ouvrir une brèche. C’est ce qu’affirme Alexandre Khramchikhine, analyste militaire à Moscou. Selon lui, la Russie pourrait percer, au moins sur cet axe. Le risque est clair. L’équilibre pourrait basculer.

Un autre scénario reste possible. Aucun changement majeur. La guerre continue, lente et érosive. Elle dure depuis deux ans. Elle a déjà fait des centaines de milliers de morts et de blessés. Les deux camps s’épuisent.

– Coup politique –

La prise de Pokrovsk constituerait la plus importante victoire russe en Ukraine depuis la prise des places fortes de Vougledar en octobre 2024 et d’Avdiïvka en février 2024.

Leur chute avait permis à l’armée russe d’accélérer son avancée dans l’est, bien qu’il lui ait fallu « 21 mois pour parcourir les 39 kilomètres qui séparent Avdiïvka de Pokrovsk », relève l’Institut pour l’étude de la guerre dont le siège est à Washington.

Le commandement ukrainien, qui dément tout encerclement dans la poche Pokrovsk-Myrnograd et assure poursuivre sa défense, a fait l’objet de critiques sur sa gestion de la situation.

En cause notamment : le déploiement en plein champ de soldats des forces spéciales arrivés en hélicoptère.

Iouri Boutoussov, un journaliste ukrainien respecté devenu soldat, a qualifié cette opération « dans une zone ouverte et à la vue des drones ennemis » de décision « stupide ».

Certains craignent aussi que l’état-major ne tarde à ordonner la retraite si la ville est perdue.

Selon le site internet de cartographie militaire DeepState, proche de l’armée ukrainienne, il n’existe plus – sur le papier – qu’un étroit couloir de moins de trois kilomètres de large, qui permettrait un éventuel repli ukrainien de la zone.

« L’Ukraine pourrait bien répéter une erreur coûteuse à Pokrovsk (…), une réticence à procéder à un retrait contrôlé et militairement justifié d’un saillant menacé lorsque la situation n’est plus favorable au défenseur », a relevé sur X l’expert militaire Emil Kastehelmi.

Source: Agence France-Presse

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