Plan de paix pour Gaza : le président américain Donald Trump a présenté aux pays de la région un nouveau plan censé mettre fin à la guerre, selon son émissaire. Pendant ce temps, l’armée israélienne intensifie son offensive sur Gaza-ville, faisant des dizaines de morts mercredi. Ce double mouvement diplomatique et militaire illustre la complexité du conflit et les enjeux régionaux.
L’émissaire américain Steve Witkoff a déclaré que Donald Trump avait présenté « un plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza », lors d’une réunion avec un groupe de pays arabes et musulmans qui s’est tenue mardi à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Nous sommes pleins d’espoir », affirme Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump. « Et je dirais même confiants », ajoute-t-il. Selon lui, une percée pourrait être annoncée dans les jours à venir. Cette déclaration intervient alors que le plan de paix proposé reste confidentiel. Elle vise à rassurer les parties impliquées et à maintenir la pression diplomatique.
Selon Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump, ce plan reste confidentiel. Pourtant, il affirme qu’il « répond aux préoccupations israéliennes ainsi qu’à celles de tous les voisins de la région ». Cette déclaration, faite en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, vise à rassurer les parties impliquées. Elle suggère une volonté d’équilibre, sans pour autant dévoiler les mesures concrètes envisagées.
Les pays représentés ont affirmé que leurs dirigeants avaient « réitéré leur engagement à coopérer avec le président Trump ».
Après bientôt deux ans de guerre contre le Hamas, l’armée israélienne a lancé le 16 septembre une importante offensive aérienne et terrestre sur la ville de Gaza, le plus grand centre urbain du territoire palestinien, afin d’y éliminer ce qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.
– « Bombardements intenses » –
La Défense civile de Gaza a annoncé mercredi que 40 personnes avaient été tuées, dont 22 dans une frappe aérienne sur un entrepôt où s’étaient réfugiées « des dizaines » de personnes, dont des enfants, près du marché Firas, dans l’est de Gaza-ville.
Près du marché Firas, les décombres révèlent l’horreur. Un journaliste de l’AFP a vu plusieurs corps exhumés, dont ceux de jeunes enfants. Ces scènes tragiques font suite à une frappe aérienne sur un entrepôt où s’étaient réfugiées des dizaines de personnes. L’image du chaos s’impose, alimentée par les témoignages et les constats sur le terrain. Chaque jour, les civils paient le prix d’un conflit qui s’intensifie.
L’armée israélienne affirme avoir mené une frappe ciblée. Selon sa déclaration à l’AFP, elle a « frappé deux terroristes du Hamas » dans le nord de la bande de Gaza. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni. Cette opération s’inscrit dans une série d’attaques menées depuis plusieurs jours. Le flou autour des cibles et des circonstances alimente les interrogations sur la conduite des opérations.
– Bombes sur Gaza : témoignages d’horreur et aide humanitaire sous les tirs –
Mohamed Hajjaj, un Palestinien qui a perdu des membres de sa famille, a raconté que des « bombardements intenses » avaient eu lieu pendant la nuit sur la ville, située dans le nord de la bande de Gaza. « Nous sommes arrivés et avons trouvé des enfants et des femmes déchiquetés… Une vision d’horreur. »
Dans le sud de Gaza, les tirs israéliens ont frappé près d’un centre de distribution d’aide. La Défense civile rapporte huit morts. Ce lieu, censé offrir du secours, est devenu une zone de danger. L’incident souligne les risques croissants pour les civils, même autour des infrastructures humanitaires. Chaque jour, la ligne entre aide et menace semble s’effacer davantage.
Hosni Abou Amcha a perdu son neveu dans une frappe près d’un centre de distribution d’aide. « Ces distributions sont des pièges mortels », a-t-il déclaré à l’AFP. Il appelle les familles à empêcher leurs enfants de s’y rendre. Son témoignage illustre la peur croissante autour des lieux censés offrir du secours. Dans ce contexte, l’aide humanitaire devient elle-même source de danger.
L’accès au terrain reste extrêmement limité. Les médias font face à de nombreuses restrictions à Gaza. En conséquence, l’AFP ne peut pas vérifier de manière indépendante les informations diffusées par les différentes parties. Cette contrainte complique l’établissement de faits fiables et renforce les incertitudes autour du conflit.
– « Un appel au monde entier » –
Vendredi, l’armée israélienne a lancé un avertissement clair. Elle promettait de frapper Gaza-Ville avec une « force sans précédent ». Objectif affiché : anéantir le Hamas. Ce mouvement islamiste est accusé d’avoir déclenché la guerre après son attaque sanglante du 7 octobre 2023 en Israël. Cette annonce a marqué une escalade majeure dans le conflit.
Les opérations militaires ont provoqué un exode massif. Des centaines de milliers de Palestiniens ont fui la ville de Gaza. Fin août, l’ONU estimait à un million le nombre d’habitants dans Gaza et ses environs. Ce déplacement forcé souligne l’ampleur de la crise humanitaire. Chaque jour, des familles quittent leur foyer dans l’urgence, sans garantie de sécurité ni de refuge.
Mais de nombreux Palestiniens affirment que le voyage est trop cher et trop dangereux.
Mardi, Thaer Saqr, 39 ans, a quitté Gaza-ville. Il se dirigeait vers le sud du territoire assiégé. Il était accompagné de sa femme, de ses enfants et de sa sœur. Ce déplacement, forcé par les bombardements, illustre l’exode massif des civils. Son témoignage s’ajoute aux récits poignants qui émergent du conflit.
– Du 7 octobre à l’offensive israélienne –
« Les chars sur la route côtière ont ouvert le feu sur nous et ma sœur a été tuée. » « Je lance un appel au monde entier : aidez-nous ! », supplie-t-il. « Je demande à Israël : vous voulez que nous évacuions, mais comment le faire alors que nous n’avons ni argent, ni moyen de transport, ni endroit où aller ? »
Le 7 octobre 2023, une attaque meurtrière a frappé Israël. Selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, 1 219 personnes ont perdu la vie. La majorité des victimes étaient des civils. Ce chiffre marque le début d’un cycle de violences sans précédent dans la région.
En représailles, Israël a lancé une offensive massive sur Gaza. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, cette opération a fait 65 419 morts. La majorité des victimes sont des civils. L’ONU juge ces chiffres fiables. Ce bilan, d’une ampleur tragique, souligne la gravité du conflit et ses conséquences humanitaires.
Source : Agence France-Presse