Onze candidats face à Biya : ce dimanche, le président sortant, 92 ans et 43 ans de règne, affronte une opposition divisée, incapable de s’unir derrière une seule candidature.
Alors que le président a fait mardi sa première apparition publique de la campagne à cinq jours du vote, deux anciens ministres et deux farouches opposants au pouvoir en place concentrent l’attention.
Issa Tchiroma Bakary, 79 ans
Ce transfuge du camp présidentiel, récemment passé à l’opposition, a rassemblé plusieurs milliers de personnes lors de ses meetings à travers le pays.
L’ex-ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a démissionné en juin, quittant ainsi la majorité présidentielle après plus de 20 ans dans son giron. Il a été désigné à la mi-septembre comme candidat par l’Union pour le changement 2025, une coalition de partis d’opposition minoritaires et membres de la société civile, mais il n’a pas suscité d’autres ralliements depuis.
En déplacement dans la région anglophone pendant la campagne, il a demandé « pardon » pour avoir, du temps où il était ministre et porte-parole du gouvernement, « nié l’existence d’un problème anglophone dans ce pays ».
Dans son programme, il propose « 3 à 5 ans de transition pour reconstruire » le pays qu’il estime « détruit » par 43 ans du régime Biya.
Bello Bouba Maïgari, 78 ans
Il a été le tout premier Premier ministre de Paul Biya en 1982, avant de terminer troisième face à lui lors de l’élection présidentielle de 1992. Président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), il a fait partie de la majorité présidentielle jusqu’à ce qu’il démissionne fin juin de son poste de ministre du Tourisme et des Loisirs.
Deux autres candidats à la magistrature suprême, Ateki Seta Caxton du Parti de l’alliance libérale (PAL) et l’avocat Akere Tabeng Muna du parti Univers ont depuis annoncé leur retrait et leur ralliement à Maïgari. Mais leurs candidatures ayant été enregistrées, des bulletins à leurs noms seront disponibles dans les bureaux de vote avec ceux des neuf autres candidats.
Il propose de ramener le mandat présidentiel à cinq ans, renouvelable une seule fois. Il promet aussi une loi d’amnistie pour les détenus d’opinion.
Cabral Libii, 45 ans
Considéré comme l’un des opposants historiques de Paul Biya, il est arrivé troisième à la présidentielle de 2018.
Président du PCRN, il a refusé le boycott des législatives de 2020. Ce choix lui a permis d’obtenir 5 sièges à l’Assemblée nationale
Parmi ses promesses, il propose de sortir du Franc CFA. Il promet aussi de relever le revenu minimum garanti à 140 000 francs CFA (213 euros), contre 60 000 actuellement (91 euros).
Et…Maurice Kamto, 71 ans
Arrivé deuxième en 2018, Maurice Kamto visait à nouveau la présidence. Mais le Conseil constitutionnel a rejeté sa candidature. Il dénonce une exclusion « arbitraire », selon lui orchestrée par le pouvoir.
Maurice Kamto a quitté le MRC fin juin. Deux jours plus tard, il a rejoint le Manidem pour porter sa candidature à la présidentielle. Ce choix marque un tournant dans sa stratégie politique
Après le rejet de sa candidature, il a rencontré la plupart des candidats retenus. Pourtant, alors que ses militants attendaient des consignes, il n’en a donné aucune. Au contraire, il les a invités à « voter librement ».
Source: Agence France-Presse