Mohamed Salah sauve l’Égypte au terme d’un début de match qui a frôlé la catastrophe. Menés pendant de longues minutes par un Zimbabwe décomplexé, les Pharaons, pourtant équipe la plus titrée du continent, ont vacillé, incapables d’imposer leur rythme ni leur statut. Dans les tribunes, le stade d’Agadir retenait son souffle, témoin d’un scénario qui semblait soudain leur échapper.
Puis, dans le temps additionnel, Mohamed Salah est surgi. Une frappe, un but, et tout a basculé. L’Égypte s’est imposée 2-1, au forceps, pour son entrée dans la CAN 2025. Ce succès arraché au bord du gouffre dépasse le simple résultat : il rappelle la fragilité des géants et la force des symboles.
Salah, encore lui, porte une nation qui doute parfois mais refuse de tomber. Une victoire fondatrice, obtenue dans la douleur, pourrait marquer le véritable début de leur campagne.
Maladroit comme le reste de l’attaque égyptienne, le capitaine finit par briser le verrou. Il domine enfin son défenseur à la surface, se retourne, frappe en demi‑volée et délivre les près de 30 000 supporters d’Agadir. À la 90+1, l’Égypte respire. Et bascule.
L’attaquant de Liverpool, qui semble revivre en sélection, a évité à son équipe, pourtant parmi les favorites du tournoi, une terrible désillusion.
Quelques minutes plus tôt, Omar Marmoush, l’autre star, avait remis un peu d’ordre dans la maison égyptienne.
À l’heure de jeu, l’attaquant de Manchester City a percuté sur son côté gauche, est entré dans la surface et a frappé de toutes ses forces à bout portant pour ne laisser aucune chance à Washington Arubi, le gardien zimbabwéen, héroïque jusqu’alors (1-1, 63e).
Le Grand Stade d’Agadir a pourtant failli être le théâtre de la première énorme surprise de la compétition.
– Arubi impérial –
Le modeste Zimbabwe a été à deux doigts de faire tomber l’Égypte. Un frisson a parcouru le stade. Les pharaons ont vacillé.
Acculés devant leurs buts pendant un bon quart d’heure, les Zimbabwéens ont profité de la maladresse des attaquants égyptiens — Salah compris — pourtant gavés d’occasions et constamment stoppés par un Arubi impérial.
L’Égypte a dominé, mais sans précision. Le Zimbabwe a tenu, sans céder.Et à force de subir sans rompre, le Zimbabwe a frappé.À la 20e minute, l’Égypte a été punie.
En revanche, et profitant des largesses de la défense égyptienne, Prince Dube a frappé. Servi par Emmanuel Jalai, il a contrôlé puis battu le vétéran Mohamed El‑Shenawy, 38 ans. La stupeur a traversé le stade. Zimbabwe 1, Égypte 0 à la 20e minute.
Les Warriors ont même failli doubler la mise quatre minutes plus tard.El‑Shenawy a peiné à capter une frappe de Daniel Msendami, et Washington Navaya a failli surgir pour reprendre.
L’Égypte a frôlé la catastrophe.
De quoi réduire au silence les nombreux supporters égyptiens, coiffés en pharaons, et faire exploser la joie des quelques fans zimbabwéens, presque incrédules, assis à leurs côtés. Un contraste brutal.
– Les Pharaons frôlent la chute –
De quoi faire exploser la colère d’Hossam Hassan. Le sélectionneur égyptien, déjà peu porté sur la jovialité, a fulminé devant l’impuissance de ses attaquants.Au point de trancher vite, très vite.Dès la 34e minute, il a sorti Emam Ashour pour lancer le Nantais Mostafa Mohamed.Un signal clair.
Hormis le but de Marmoush, l’Égypte, pourtant supérieure collectivement et techniquement, s’est heurtée sans relâche au mur zimbabwéen.En seconde période, plus rien ne passait.
Le bloc adverse a tenu, compact, impénétrable.Et les pharaons ont buté, encore et encore. Jusqu’à ce que Salah surgisse.
L’Égypte a évité le naufrage, mais la tempête n’est pas passée. En quête d’un huitième titre qui leur échappe depuis quinze ans, les Pharaons ont vacillé. Ils ont frôlé la sortie de route avant de s’extirper du piège.
Mais ce sursis, arraché dans la douleur, ne trompe personne. Vendredi, toujours à Agadir, un choc autrement plus révélateur les attend. Et cette fois, il n’y aura plus d’alibi.
Face à une Afrique du Sud sûre d’elle, victorieuse plus tôt de l’Angola (2-1), l’Égypte n’a plus le choix. Elle doit prouver qu’elle ne dépend pas seulement des éclairs de son leader.
Dès lors, le duel du groupe B prend un autre relief. D’un côté, un géant peut reprendre la main.De l’autre, le doute peut s’installer durablement.Ainsi, ce match ressemble déjà à un verdict.
Source: Agence France-Presse
















