Depuis plusieurs semaines, les habitants de Douala vivent au rythme des pluies soudaines. Inondations, embouteillages, routes impraticables… La saison des pluies transforme le quotidien en obstacles.
Dans la ville de Douala, quand il pleut, tout change. Certains vendeurs, habitués à ouvrir tôt, préfèrent attendre que la pluie cesse avant de commencer leur journée. D’autres couvrent leurs marchandises de plastique ou se réfugient pendant les précipitations. Les motos évitent certains quartiers, et les piétons cherchent désespérément un refuge.
Depuis le début de la saison des pluies, des précipitations imprévues s’abattent régulièrement sur la ville. En quelques minutes, les rues se transforment en rivières. Dans des quartiers comme Maképé, les routes deviennent rapidement impraticables. Les caniveaux débordent, les eaux stagnent, et les trottoirs disparaissent parfois.
“Pour mon cas, dès qu’il commence à pleuvoir, je ferme. Je ne peux pas vendre lorsqu’il pleut et avec les effets de l’air frais”, confie Gladys, vendeuse de beignets. Ainsi, chaque pluie est une coupure d’activité et une perte d’argent.
Mais ce n’est pas tout. Les fortes pluies aggravent aussi l’érosion des chaussées, créant d’immenses nids-de-poule qui transforment la circulation en véritable parcours du combattant.
“Les trous sont partout, parfois cachés sous l’eau, on ne les voit pas et on risque la chute”, raconte Rolland, benskineur à Ndokoti.
Jean, chauffeur de taxi dans le même secteur, confirme : “Les nids-de-poule percent souvent mes pneus. Circuler devient très difficile, surtout quand il pleut fort.” Ces dégradations ralentissent les déplacements, provoquent des embouteillages et augmentent le stress des conducteurs.
Perturbations climatiques : des longues pluies, multiples conséquences
Le vrai problème n’est pas la pluie en elle-même
Le vrai problème n’est pas la pluie en elle-même, mais la manière dont la ville y fait face. Urbanisation désordonnée, caniveaux mal entretenus, absence de planification… tout cela rend Douala très vulnérable. Et malgré les nombreuses promesses d’assainissement, peu de choses changent réellement.
En attendant une véritable intervention des pouvoirs publics, certains habitants prennent souvent eux-mêmes des initiatives pour boucher les trous. Avec un peu de terre ou de cailloux, ils tentent de combler les nids-de-poule les plus dangereux.
“On ne peut pas attendre éternellement. Quand il y a un gros trou, on met de la terre, de l’argile ou des caillasses”, explique Roger, riverain à Bonamoussadi.
Mais ces solutions de fortune ne tiennent jamais longtemps. Les fortes pluies emportent tout sur leur passage, et les trous réapparaissent, parfois encore plus profonds qu’avant.