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Mégots de cigarette en débat : une conférence mondiale face à l’urgence écologique du tabac

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Trans Afrique

À Genève, une conférence internationale sur la lutte antitabac s’apprête à s’ouvrir sous haute tension écologique. Mégots de cigarette en débat : ces résidus infimes, mais omniprésents, cristallisent les enjeux d’un fléau à la fois sanitaire et environnemental. Leur présence massive interroge les choix industriels, les politiques publiques et la responsabilité collective face à une pollution devenue quotidienne.

Leur omniprésence dans les océans, les rues, les sols incarne la trace persistante d’une dépendance mondiale. Certains intervenants franchiront la ligne : ils réclameront l’interdiction totale des mégots. Acte radical.

Volonté de rupture. Héritage toxique à abattre. Ce rendez-vous ne sera pas une simple conférence technique. C’est une scène de confrontation. D’un côté, les habitudes figées. De l’autre, l’exigence d’un monde délivré de ce poison discret mais omniprésent.

Pour Andrew Black, chef par intérim du secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, le diagnostic est sans appel : les filtres doivent disparaître. Leur suppression totale serait, selon lui, la meilleure solution pour l’environnement.

Derrière cette affirmation se dessine une rupture symbolique : mettre fin à l’illusion d’un accessoire présenté comme protecteur, mais qui s’avère être un polluant persistant.

En prônant cette mesure radicale, Black ne se contente pas d’un avis technique ; il ouvre un débat sur la responsabilité collective et sur la nécessité de rompre avec un héritage industriel qui empoisonne la planète.

Jeudi, devant les journalistes, Andrew Black a pris la parole comme pour annoncer l’ouverture d’un moment décisif. La semaine prochaine, du 17 au 22 novembre, Genève accueillera l’onzième conférence des États parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

– Sauver des vies et des écosystèmes –

Au programme : des choix stratégiques sur plusieurs dossiers majeurs. Mais au-delà des discussions techniques, l’événement s’impose comme un carrefour symbolique, où les États devront décider s’ils poursuivent la continuité ou s’engagent dans une rupture historique face à l’un des fléaux les plus persistants de notre époque.

M. Black a précisé que cette conférence examinerait en particulier les dommages environnementaux causés par l’industrie du tabac et ses produits.

Un chiffre tombe comme un couperet : 4,5 milliards de mégots abandonnés chaque année. Infime par la taille, colossal par la présence, ce déchet banal est devenu le plus répandu de la planète.

Sa prolifération compose une marée invisible, preuve tangible d’une habitude qui sature l’environnement. Ce nombre brut n’est pas qu’une statistique : il révèle la persistance d’un geste quotidien et le poids écologique qu’il impose au monde.

« Ces mégots sont toxiques et constituent une source importante de pollution plastique, en raison de leurs filtres non biodégradables », des plastiques dérivés de la cellulose. De plus, a-t-il assuré, les filtres n’atténuent en rien la toxicité des cigarettes.

Rüdiger Krech, directeur du programme Environnement et changement climatique de l’OMS, a déclaré qu’il est grand temps d’interdire ces plastiques, car ils représentent la principale source de pollution des eaux et sont contaminés par des substances toxiques.

À ce jour, 180 États ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, entrée en vigueur en 2005, mais l’industrie du tabac exerce une pression constante pour réduire la portée des décisions à venir.

Selon Andrew Black, la conférence fixera l’évolution du tabagisme pour les générations futures. Chaque année, le tabac provoque plus de sept millions de décès. Un bilan humain entièrement évitable, insiste-t-il.

– Les enfants ciblés –

Parmi les points saillants de l’ordre du jour figure le marketing agressif des multinationales du tabac. Transition : les inquiétudes montent. De nouveaux procédés entraînent un nombre croissant d’enfants dans la dépendance.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a averti cette semaine : les cigarettes électroniques, présentées comme alternatives plus sûres au tabac classique, n’apportent aucun bénéfice net pour la santé publique. Transition : au contraire, les preuves de leur nocivité s’accumulent.

Selon la première estimation mondiale de l’OMS, plus de 100 millions de personnes vapotent. Transition : parmi elles, au moins 15 millions sont des enfants âgés de 13 à 15 ans.

M. Tedros a rappelé que les grands acteurs du tabac ne poursuivent qu’un objectif : le profit. Transition : il a averti que l’industrie tente d’infiltrer et de saboter la conférence de la semaine prochaine.

Benn McGrady, chef de l’unité Droit et politiques de santé publique de l’OMS, a confirmé que l’industrie du tabac mène un lobbying intense. Transition : elle cherche à semer la discorde avant la conférence.

Il a affirmé que les nouveaux produits de cigarette électronique sont vendus comme outils de réduction des risques. Transition : en réalité, ils attirent les enfants. Couleurs vives. Arômes fruités.

Il a souligné l’augmentation alarmante de l’usage de la cigarette électronique chez les enfants. Transition : il a alerté sur la promotion de nouveaux produits par l’industrie sur les réseaux sociaux, espaces où les jeunes construisent leur identité.

L’OMS réclame l’interdiction totale de la publicité et du parrainage du tabac. Transition : la mesure inclut aussi les cigarettes électroniques et les pochons de nicotine aromatisés.

Source: Agence France-Presse

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