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Le PPA-CI se retire des législatives : boycott politique et tensions judiciaires en Côte d’Ivoire

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Le PPA-CI se retire des législatives de décembre, marquant un tournant majeur dans la stratégie de l’opposition ivoirienne. En refusant de participer au scrutin, le parti de Laurent Gbagbo dénonce un processus électoral jugé biaisé et un climat politique marqué par la répression.

L’annonce, faite jeudi soir, intervient dans un contexte de crispation politique : l’un des cadres du mouvement a été inculpé pour « actes terroristes » en lien avec la dernière présidentielle.

Ce retrait marque plus qu’un simple boycott électoral. Il symbolise une rupture, un refus de légitimer un processus jugé hostile. En se retirant, le parti transforme son absence en acte politique, dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Le silence des urnes devient alors un cri de défi.

M. Gbagbo, comme d’autres figures politiques, a été exclu du scrutin présidentiel en raison d’une décision de justice. L’opposition a vivement critiqué l’élection, remportée avec près de 90% des voix par le chef de l’État sortant, Alassane Ouattara.

– Le PPA-CI face aux législatives –

Jeudi soir, après la réunion, le PPA-CI de Laurent Gbagbo annonce son retrait des législatives. Le parti ne participera pas au scrutin de décembre. Décision ferme. Contexte tendu. L’opposition se replie.

Le PPA-CI avance deux raisons : Les conditions d’élections crédibles ne sont pas réunies. Le climat socio-politique est délétère : répression, persécutions, harcèlement judiciaire. Le parti dénonce. Il se retire. L’opposition se crispe.

Laurent Gbagbo exige un report des législatives. « Il faudrait que le gouvernement accepte de repousser la date des élections », a-t-il déclaré jeudi, lors d’une réunion du PPA-CI. Le message est clair. La tension monte.

Les législatives auront lieu le 27 décembre. Le PDCI de Tidjane Thiam, allié du PPA-CI dans le « Front commun », confirme sa participation. L’un entre, l’autre se retire. L’unité de l’opposition vacille.

« Aller voter en décembre, c’est cautionner la fraude. C’est passer sous silence les violences, les blessures, les morts », déclare Laurent Gbagbo. Le ton est accusateur. Le rejet est total.

La présidentielle s’est déroulée dans un calme relatif. Des violences ont éclaté, comme souvent en Côte d’Ivoire. Le scrutin reste marqué par la tension politique.

Bilan officiel : 11 morts. Manifestations avant le scrutin, affrontements le jour même. L’opposition parle de 27 victimes. Les chiffres s’opposent. La tension persiste.

Plus d’une centaine de personnes ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour avoir participé à ces manifestations.

– Appel à manifester –

Jeudi, Damana Pickass, cadre du PPA-CI, a été inculpé. Il est placé sous mandat de dépôt pour « actes terroristes » liés à la présidentielle. Le procureur Oumar Braman Koné l’a annoncé. L’affaire secoue l’opposition.

M. Pickass avait été arrêté mardi près d’Abidjan. Le procureur estimait qu’il avait « appelé à l’insurrection populaire et au renversement des institutions ».

Damana Pickass, proche de Gbagbo et voix radicale du PPA-CI, s’est exprimé pour la dernière fois le 16 octobre. Dans une vidéo de vingt minutes, il appelait à manifester. Ton offensif. Message sans détour.

La justice accuse Damana Pickass d’assassinat, de sabotage électoral, d’insurrection et de complot contre l’État. Le ton du communiqué est grave. La pression judiciaire s’intensifie.

Le PPA-CI a dit « exiger sa libération immédiate et sans conditions ».

« Ce sont des chefs d’accusation surabondants qu’il ne reconnaît pas », a réagi auprès de l’AFP son avocate Roselyne Serikpa. Pour certains, « il risque la lourde peine de perpétuité », a-t-elle ajouté.

En début d’année, la justice a condamné Damana Pickass à dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, liée à des faits de 2021. Faute de mandat de dépôt, les autorités ne l’ont pas incarcéré. Une pratique courante en Côte d’Ivoire, même pour des peines lourdes.

Le PPA-CI appelle à manifester samedi. Objectif : dénoncer les violences du scrutin présidentiel. Le ton monte. La rue s’invite dans le bras de fer politique.

Réélu pour un quatrième mandat, Alassane Ouattara prêtera serment le 8 décembre, deuxième lundi du mois, comme l’exige la Constitution. Le pouvoir s’installe. L’opposition gronde.

Source: Agence France-Presse

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