Le Hamas prévient : la seconde phase du cessez-le-feu à Gaza s’annonce plus complexe. En cas de reprise des hostilités, il se dit prêt à combattre. Samedi, un haut responsable du mouvement l’a affirmé à l’AFP.
Hossam Badran, cadre du Hamas, valide la première phase du cessez-le-feu. Entrée en vigueur vendredi, elle prévoit la libération des derniers otages et prisonniers palestiniens d’ici lundi. Toutefois, il reste prudent sur la suite.
Mais Hossam Badran reste sceptique. Il pointe les points sensibles à venir : désarmement du Hamas, avenir de la résistance. Pour avancer, il évoque un « dialogue national » palestinien. Ces sujets, selon lui, exigent plus qu’un simple accord.
Le Hamas est-il prêt à rendre les armes ?
Hossam Badran: « Il est important de noter que les armes ne sont pas que celles du Hamas. Ce sont les armes du peuple palestinien et dans le cas palestinien, les armes c’est quelque chose de normal, elles font partie de l’histoire, du présent et de l’avenir ».
« C’est une situation normale pour tous les peuples qui vivent sous occupation, et de quelles armes parle-t-on ? Chars, avions, armement sophistiqué… tout semble prêt.Les armes détenues par le Hamas et par la résistance sont des armes individuelles pour défendre le peuple palestinien ».
« C’est une question qui concerne tous les Palestiniens, et lorsque nous avons répondu au plan de Trump, nous avons dit qu’un certain nombre de points de ce plan, un nombre non négligeable d’ailleurs, relevaient de la question nationale palestinienne, et que la réponse devait donc passer par un dialogue national palestinien ».
Que se passerait-il si Israël frappait Gaza à nouveau ?
Hossam Badran: « Je pense qu’aucun observateur ne s’attendait à ce que cette guerre dure deux ans, et que la résistance, grâce aux Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas, ndlr) et d’autres, soit capable de résister, d’endurer et de porter des coups à l’armée d’occupation ».
« Nous espérons ne pas revenir (à la guerre), mais le peuple palestinien et les forces de la résistance vont certainement (…) utiliser toutes leurs capacités pour repousser l’agression si la bataille leur est imposée ».
Comment le Hamas voit-il la prochaine phase des négociations ?
Hossam Badran: « La deuxième phase des négociations nécessite des discussions plus complexes et ne sera pas aussi facile que la première phase. La deuxième phase du plan Trump, de part les points qui doivent être abordés, porte en elle beaucoup de complexités et de difficultés. Cela nécessite des négociations peut-être plus longues mais aussi, avant cela, un dialogue national palestinien pour parvenir à une réponse nationale ».
Le Hamas quittera-t-il le territoire ?
« Les dirigeants du Hamas présents dans la bande de Gaza se trouvent sur leur terre, celle où ils ont vécu, parmi leur famille et leur peuple. Il est donc naturel qu’ils y restent (…) Nous attendons le jour où nous pourrons revenir sur la terre dont nous avons été chassés et déplacés ».
« Parler d’expulser les Palestiniens, qu’ils soient membres du Hamas ou non, de leur terre est absurde et insensé ».
Pensez-vous que les négociations ouvriront la voie à la création d’un État palestinien ?
Hossam Badran : L’objectif peut attendre. L’essentiel, c’est que le monde ouvre les yeux : la question palestinienne exige attention, elle ne disparaîtra pas.
Si nous n’obtenons pas le droit de créer notre État dans la phase à venir, il n’y aura pas de stabilité dans cette région, et le peuple palestinien continuera et persistera dans sa lutte et sa résistance par tous les moyens, et sous toutes les formes, jusqu’à ce que cet objectif fondamental pour les Palestiniens soit atteint ».
Source: Agence France-Presse