Les acteurs politiques et de la société civile sont unanimes sur le fait que le président du Manidem, Anicet Ekanè est un héros. Il a écrit l’histoire.
Anicet Ekane n’est plus. La nouvelle de son décès s’est répandue comme une trainée de poudre. Plongeant le pays dans l’émoi et la consternation. Ce 1er décembre 2025, le Cameroun a perdu l’un de ses vaillants fils. Anicet Ekane, président du Manidem, est mort.
Avant sa disparition, son conseil avait dénoncé le fait que son matériel médical avait été restitué très tardivement. Une méchanceté que ses avocats dénonçaient déjà dans une correspondance du 15 novembre.
Selon cette correspondance officielle adressée au commandant de la Légion de Gendarmerie du Littoral. Les appareils vitaux d’Anicet Ekane dont un extracteur d’oxygène ont été confisqués puis conservés.
Suivant un membre de sa famille, dans des conditions déplorables avant d’être finalement restitués trop tard. Les avocats de l’opposant dénonçaient déjà depuis plusieurs semaines une atteinte grave à son droit aux soins. Pointant la responsabilité directe de la gendarmerie.
Négligence organisée
Joints par nos soins, les acteurs politiques et de la société civile sont unanimes. Ils estiment que la vie d’Anicet Ekane a été sacrifiée par une négligence organisée. « Il n’est pas mort de maladie ou de vieillesse. Mais après une détention dont les conditions, inacceptables, ont été dénoncées par tous les défenseurs des droits humains. Sa mort n’est pas un simple fait divers tragique », soutiennent ces derniers.
Pour eux, « c’est l’aboutissement d’un système de répression. Et d’opacité qui, sous la supervision de hautes autorités, a franchi une ligne rouge. Une ligne derrière laquelle se tient, selon les faits et les témoignages, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji ».
« Cette mort plonge le peuple camerounais dans un deuil teinté d’une colère profonde et légitime. Visant directement celui qui est perçu comme l’architecte de cette tragédie ».
Mort d’Anicet Ekane : entre hommages et accusations d’« assassinat »
Montée au créneau, la famille d’Anicet Ekane a exigé l’arrêt immédiat de l’autopsie unilatérale. Les avocats d’Anicet Ekane annonçaient que la famille du défunt s’oppose à l’autopsie prévue le 2 décembre 2025. Dénonçant une opération menée sans leur concours, ni celui d’experts indépendants.
Face à une mort jugée suspecte en détention, la défense réclamait une procédure contradictoire. La désignation d’un médecin légiste choisi par la famille et l’ouverture d’initiatives nationales et internationales. Pour établir les responsabilités de l’État. Aussitôt après l’annonce de son décès, des condamnations ont fusé de partout à travers le monde, mettant en cause les plus hauts responsables du pays.
Crimes contre l’humanité
L’Union européenne a également condamné avec la plus grande fermeté les dérives de Paul Atanga Nji. Plus grave encore, elle a pointé du doigt le ministre Paul Atanga Nji. Le désignant comme responsable potentiel de crimes contre l’humanité.
« Cette accusation, d’une gravité exceptionnelle, n’est pas lancée à la légère. Elle s’inscrit dans un contexte de préoccupations répétées de la communauté internationale. Face aux méthodes utilisées pour réduire au silence les voix discordantes au Cameroun. En visant nommément un membre du gouvernement », affirme la société civile.
Qui souligne que « la chaîne de responsabilité ne s’arrête pas aux exécutants. Mais remonte au plus haut niveau de l’appareil sécuritaire ».
Pour ce dernier, « la mort d’Anicet Ekane résonne comme un écho sinistre d’une autre affaire, celle de Paul Éric Kingué, opposant historique. Un soir, ce dernier avait échappé de justesse à une tentative d’enlèvement d’une violence rare ».
« La similarité des cibles, des leaders politiques de l’opposition. Et la nature des menaces posent une question brûlante : qui commandait et couvrait ces opérations ? » Quoi qu’on dise, Anicet Ekane, le président du Manidem est mort en héros dans un pays où le fait de dénoncer l’imposture est un crime.
















