Le président de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC) les interdit de parler de la politique.
Depuis le dernier discours du chef de l’Etat à la nation, les supputations sur sa probable candidature en 2025 vont bon train. Dans un contexte marqué par une indignation collective des évêques de l’église catholique, l’EEC prescrit le silence. Le président de cette importante congrégation religieuse interdit aux pasteurs de se prononcer sur la candidature du chef de l’Etat. Mieux de parler de la politique.
Cette volonté de musellement des hommes de Dieu est contenue dans une lettre, intitulée « Rappel à l’ordre des ouvriers ecclésiastiques de l’EEC« . Le Président Alexandre Billa écrit qu’il lui est revenu le 8 janvier dernier que, suite aux prises de positions de quelques prélats de l’Église Catholique Romaine en matière politique. Quelques ouvriers de l’Église évangélique du Cameroun ont également fait des déclarations dans certains médias.
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Des déclarations qui selon lui, pourraient semer le trouble dans l’esprit de l’opinion publique en général. Des chrétiens en particulier parce que tenues comme position de l’Eglise Évangélique du Cameroun en la matière. Le président de l’EEC rappelle que le mouvement de la Réforme de 1517, essence du Protestantisme, a émancipé l’église du suivisme.
Evolution sociale
Aussi rappelle-t-il que l’Église Evangélique du Cameroun. Bien que préoccupée par l’évolution sociale et politique de notre pays, est une institution organisée. Elle appelle ses pasteurs au respect de sa discipline en matière de communication publique.
En mettant un terme, dit-il, à ces errements, le président de l’Eec tient à rappeler aux ouvriers de l’Église Évangélique du Cameroun que toute déclaration sur les questions socio politiques est du ressort du Synode Général. « En dehors de cette instance, toute déclaration est proscrite« , instruit-il. Avant d’inviter le Président de la Pastorale Nationale et les vingt-deux Présidents des Régions Synodales, chacun en ce qui le concerne, à veiller à l’observation de la présente instruction à laquelle il attache du prix.
Cette sortie est diversement interprétée par les fidèles. Pour certains, « cette lettre ressemble au propos d’un dictateur qui raconte les balivernes. Car la vérité est qu’au service de Dieu, le pasteur doit dénoncer les injustices et les souffrances infligées aux enfants de Dieu« . Pour d’autres par contre, « un bon berger veille sur ses brebis sur tous les plans« .
Toutefois une opinion répandue fait état de ce qu’on ne peut pas être au service de Dieu et être insensible aux souffrances de son peuple.
















