L’échange de dépouilles entre Israël et Gaza s’est poursuivi samedi avec un geste lourd de symboles. Israël a identifié la dépouille rendue la veille : celle de Lior Rudaeff, citoyen israélo-argentin, enlevé puis tué le 7 octobre. En retour, l’État hébreu a remis à Gaza les corps de 15 Palestiniens, dans une opération coordonnée avec le Hamas et le Jihad islamique. Cet échange, au cœur d’une trêve fragile, illustre la diplomatie funèbre qui s’installe entre les deux camps.
Mais derrière cet échange macabre, ce sont deux récits qui s’affrontent. D’un côté, un otage devenu symbole de douleur nationale. De l’autre, des dépouilles palestiniennes, perçues comme martyrs ou victimes, selon les récits.
Chaque restitution devient un acte politique, chaque cercueil une pièce sur l’échiquier du conflit. Et dans ce ballet funèbre, la paix semble toujours plus lointaine.
Cinq corps d’otages restent à Gaza. Quatre Israéliens, un Thaïlandais. Le Hamas doit les rendre. C’est prévu par l’accord de cessez-le-feu du 10 octobre. Les États-Unis ont poussé pour cet accord. Mais l’attente continue.
Israël a identifié les restes de Lior Rudaeff. En réponse, l’hôpital Nasser de Khan Younès annonce avoir reçu 15 corps de Palestiniens retenus par Israël. L’échange est fait. La tension reste.
La Croix-Rouge a assuré la remise. Selon l’accord de cessez-le-feu, Israël doit livrer 15 corps palestiniens pour chaque dépouille israélienne rendue par le Hamas. Le dernier échange respecte cette règle. La tension reste palpable.
– « Pas de repos » –
Lior Rudaeff, chauffeur d’ambulance bénévole, est mort le 7 octobre 2023. Il défendait son kibboutz, Nir Yitzhak, près de Gaza. Le Hamas attaquait. Quatre autres habitants ont été tués. La guerre a commencé ce jour-là.
Il avait 61 ans. Le Hamas a emmené son corps à Gaza pour en faire un otage. Même mort, il a été retenu.
Le retour de la dépouille de Lior Rudaeff n’efface pas la douleur, mais il met fin à une attente insoutenable. Le Forum des familles d’otages, voix centrale du combat pour les captifs, a salué ce geste.
Pour eux, ce n’est pas une victoire, mais un apaisement : celui d’une famille qui a vécu plus de deux ans dans l’incertitude, entre espoir et désespoir. Ce moment, aussi tragique soit-il, offre une forme de clôture.
Et dans un conflit où tant de familles restent sans réponse, chaque retour devient un symbole — celui d’un combat pour la mémoire, pour la vérité, pour la dignité.
Le Forum des familles d’otages insiste : Pas de repos tant que le dernier captif ne rentre pas.
– Cinq corps en suspens –
Le Hamas retient encore cinq dépouilles à Gaza. Israël exige leur restitution. Le dossier reste ouvert. Un soldat, tué en 2014. Quatre civils, tués le 7 octobre 2023, selon l’armée. Le Hamas les avait emmenés à Gaza. Leur retour reste attendu.
Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre.
Israël a plusieurs fois accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps. Le Hamas justifie le retard. Selon lui, les corps sont piégés sous les ruines. Deux ans de guerre ont ravagé Gaza. La restitution prend du temps.
Le 7 octobre, le Hamas a enlevé plus de 250 personnes. Une quarantaine était déjà morte. Le Hamas a libéré la plupart des otages vivants pendant les trêves précédentes. Mais certains corps restent à Gaza. Le dossier des disparus n’est pas clos. Mais certains corps restent à Gaza.
Depuis le début de la trêve, le Hamas a libéré 20 otages vivants. En échange, Israël a relâché près de 2 000 prisonniers palestiniens. 23 dépouilles ont aussi été rendues : 20 Israéliens, un Népalais, un Tanzanien, un Thaïlandais. Cinq corps restent à Gaza.
– 89 identifications –
Gaza a reçu 300 corps palestiniens en échange de 20 dépouilles israéliennes. Le ministère de la Santé, sous contrôle du Hamas, affirme : seuls 89 ont été identifiés. Le reste attend toujours. L’incertitude persiste.
À l’hôpital Nasser, les corps arrivent un à un, enveloppés dans de grands sacs mortuaires blancs. Les infirmiers les déplacent en silence, pendant que le Dr Ahmed Dhaïr, responsable du comité de réception des dépouilles, livre un constat glaçant : Les 15 corps reçus samedi présentent des blessures par balle.
Certains montrent aussi des signes d’explosions. Ces marques racontent une fin violente, brutale, dans un territoire ravagé par les frappes. Chaque dépouille devient une preuve muette de la guerre, un fragment d’histoire que les familles devront affronter.
Samedi, le Bureau de Netanyahu a lancé un nouvel appel. Il exige du Hamas le respect de l’accord. Toutes les dépouilles doivent être rendues. L’attente devient insupportable.
– Une attaque, deux peuples en deuil –
Le 7 octobre 2023, Israël a basculé dans l’horreur. L’attaque du Hamas a coûté la vie à 1 219 personnes, selon un décompte de l’AFP fondé sur des données officielles. La plupart étaient des civils, surpris dans leur quotidien, fauchés en quelques heures.
Ce chiffre, au-delà de sa brutalité, incarne une rupture : celle d’un pays frappé au cœur, d’une société plongée dans le deuil. Depuis, chaque nom, chaque visage, chaque histoire vient nourrir une mémoire collective marquée par la sidération et la colère.
L’armée israélienne a tué plus de 69 169 Palestiniens à Gaza depuis le début des représailles. La majorité des victimes sont des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza. C’est le bilan du ministère de la Santé de Gaza.
Le ministère de la Santé de Gaza publie le bilan. L’ONU juge ses chiffres fiables. Mais le ministère omet de préciser combien de combattants figurent parmi les morts.
Source: Agence France-Presse
















