Ce lundi 3 novembre 2025, Douala s’est réveillée dans une atmosphère étrange. Après l’appel à la ville morte de trois jours lancé par Tchiroma Bakary, de nombreux habitants hésitent à vaquer à leurs occupations quotidiennes.
À Bepanda, quartier populaire de Douala 5e, le matin de ce 3 novembre 2025 se lève lentement. L’air est lourd, presque figé. Les rues, d’ordinaire animées, paraissent désertes. Quelques rares mototaxis bravent la peur pour assurer quelques courses, zigzaguant entre les regards méfiants.
Sur les réseaux sociaux, Tchiroma Bakary et ses partisans ont appelé à trois jours de « ville morte » sur l’entendu du territoire national. Cet appel a plongé une partie de la population dans l’hésitation. Certains habitants sortent prudemment, scrutent la route, écoutent le silence. Chacun évalue le risque avant de décider s’il peut vaquer à ses activités quotidiennes.
Peu à peu, quelques boutiques rouvrent. Des commerçants, visiblement inquiets, soulèvent leurs rideaux de fer en jetant un œil autour. D’autres préfèrent rester retranchés chez eux, redoutant une reprise soudaine des violences. La peur des représailles ou d’un dérapage reste présente.
« On ne sait jamais, les partisans de Tchiroma peuvent surgir », glisse un habitant à demi-voix. Dans les esprits, les images des attaques du Nord-Ouest et du Sud-Ouest hantent encore les conversations. La psychose est palpable, amplifiée par les rumeurs et les messages qui circulent en ligne.
À la veille, certaines autorités administratives et traditionnelles avaient parcouru les environs pour rassurer les populations. Elles les ont exhortées à ne pas céder à la peur et à continuer leurs activités quotidiennes. Elles ont rappelé que les forces de maintien de l’ordre étaient déployées sur le terrain pour garantir la sécurité. Pourtant, ces dissuasions ne produisent pas l’effet escompté sur le terrain.
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Les forces de l’ordre visibles
En dehors de Bepanda, les forces de l’ordre sont visibles à chaque carrefour. Postés en groupes, armes au poing, ils surveillent les allées et venues. Leur présence vise à prévenir tout débordement, mais rappelle aussi la tension qui règne dans la ville. Par ailleurs, certains signalent que des militaires sont postés dans la périphérie commerciale d’Akwa, demandant aux commerçants de fermer leurs boutiques, ce qui accentue encore la tension.
Pour l’heure, Douala tient son souffle. Aucun incident majeur n’a été signalé, mais la crainte d’une flambée reste réelle. La ville semble attendre, entre peur et résilience, le prochain signal d’un jour encore incertain.
















