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Emotion et recueillement à Tel-Aviv pour le deuxième anniversaire du 7-Octobre

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Trans Afrique

Lundi soir, des milliers d’Israéliens ont afflué dans un parc de Tel-Aviv. Ils sont venus commémorer le deuxième anniversaire du 7 octobre, jour où le Hamas a frappé Israël dans sa chair.

La cérémonie mêle émotion et recueillement. Elle rappelle les vies brisées, les familles endeuillées, les otages toujours retenus. Elle transforme la douleur en mémoire, et la mémoire en appel.

La cérémonie organisée par des familles de victimes et diffusée en direct sur toutes les chaînes de télévisions israéliennes se déroule sur fond de négociations pour mettre fin à la dévastatrice guerre de Gaza déclenchée ce jour-là par le mouvement islamiste palestinien.

Aucune personnalité officielle n’avait été invitée à cette cérémonie voulue populaire et inclusive, alors que le ressentiment est grand en Israël contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé d’être responsable de l’échec de l’État à empêcher l’attaque la plus meurtrière jamais commise sur son sol.

– Des voix pour les absents, des images pour les héros –

Des hommages en images ont été rendus aux civils, soldats et otages morts en captivité. Les présentateurs, le comédien Tzahi Halevi (un des personnages principaux de la série Fauda) et Ashira Greenberg, veuve d’un officier tué dans la guerre à Gaza, ont évoqué aussi les sauveteurs et secouristes et les « héros » venus spontanément pour sauver des vies ce jour-là.

Après une minute de silence, l’ex-otage Agam Berger joue un morceau de violon puis des chanteurs se succèdent sur la scène, entrecoupés d’interventions de proches de victimes de l’attaque.

« Je me lève des cendres et je reviens à la maison », chante Youval Raphaël, survivant du massacre au festival Nova et qui a représenté son pays au dernier concours de l’Eurovision.

Le rabbin Elhanan Danino, dont le fils Ori, enlevé au festival Nova, a été tué en captivité, récite une prière pour la libération des otages, la foule émue se levant pour la traditionnelle prière des morts, le kadish.

– « Je ne renonce pas » –

Mezi Alon, veuve du chef du groupe d’intervention du kibboutz Kfar Aza, tué le 7 octobre, évoque sa mémoire.

Retenant ses larmes, elle appelle au retour des otages comme tous les orateurs de cette cérémonie.

Capturé le 7 octobre 2023, libéré en février 2025, il a passé 505 jours aux mains du Hamas. Ce soir, il prend la parole. Il ne raconte pas tout. Mais il dit l’essentiel. Il remercie ceux qui ont tenu. Ceux qui ont cru. Ceux qui ont gardé l’espoir.

Son témoignage ne cherche pas à choquer. Il cherche à relier. À faire tenir ensemble douleur et lumière.

Son corps reste immobile. Sa voix, elle, traverse la foule. Les disparus reçoivent sa gratitude. Les combattants, son respect. Face aux ténèbres, il célèbre ceux qui tiennent la lumière.

La foule applaudit. Puis elle se lève. D’une seule voix, elle crie : « Libérez-les. Maintenant. ». Ce n’est plus une cérémonie. C’est un appel. Un ultimatum. Un serment collectif.

Anat Angrest et Viki Cohen montent sur scène. Leurs fils, soldats, ont été capturés le 7 octobre. Depuis, elles vivent dans l’absence, dans l’angoisse, dans l’espoir.

Face à la foule, elles ne flanchent pas. Le silence des absents trouve un écho dans leurs voix. Leurs mots portent ce que d’autres ne peuvent plus dire. La foule attend des réponses. Elles exigent des gestes. Le moment réclame des actes. L’oubli ne passera pas par elles. Leur présence est mémoire. Leur parole, résistance.

Sur l’écran, les photos de leurs fils défilent depuis qu’ils étaient bébés jusqu’à leur enrôlement dans l’armée.

« Depuis deux ans, il n’y a plus de lumière et tu es dans l’obscurité des tunnels », dit Mme Cohen, en référence aux souterrains de la bande de Gaza. « Je ne renonce pas et tout le peuple se bat pour vous ».

– Entre mémoire et espoir, Tel-Aviv se recueille –

Sur scène, Yardena Arazi n’est pas seule. À ses côtés, des voix s’élèvent. Ensemble, elles interprètent son titre emblématique. Ce chant, devenu symbole, revient dans chaque rassemblement pour les otages.

La mélodie touche. Les paroles frappent. Le public retient son souffle. Ce n’est plus une chanson : c’est un appel, une prière, une mémoire vivante.

À Tel-Aviv, la place des Otages s’est remplie. Écrans géants, silences partagés, visages figés. À Jérusalem aussi, la foule s’est rassemblée. Deux villes, un même cri : ne pas oublier.

La cérémonie, retransmise en direct, a traversé les murs. Elle a touché les absents, les endeuillés, les révoltés. Elle a relié les vivants aux disparus.

Sa mère et sa fille ont été assassinées au kibboutz Nir Oz, l’un des épicentres du massacre du 7 octobre. Pourtant, elle ne cède ni à la rage ni à la vengeance. La réparation devient son combat. La justice, son exigence.Les vivants trouvent en elle une voix. Leur douleur, elle la porte. Ce n’est pas la vengeance qu’elle incarne, mais l’espoir d’un rétablissement.

Pour ceux qui restent. Pour ceux qui refusent de répondre à la barbarie par la haine. Son appel est clair : guérir, reconstruire, transmettre. Pas punir.

Dans les dernières minutes de la cérémonie à Tel-Aviv, son message résonne. La peur ne l’arrête plus. L’espoir, elle le cherche comme une lumière. La rage s’efface. La compassion revient, fragile mais tenace. Son peuple, elle l’appelle à se souvenir. À retrouver ses fondations. À redevenir lui-même.

Source: Agence France-Presse

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