Mgr Samuel Kleda conteste la crédibilité des résultats officiels de la présidentielle d’octobre dernier.
L’archevêque métropolitain de Douala s’est exprimé samedi 1ᵉʳ novembre 2025, sur la situation du pays. Pendant une quinzaine de minutes, il a dressé un constat sans complaisance de la situation politique, sociale et économique du Cameroun.
Mgr Samuel Kleda a contesté la crédibilité des résultats officiels de la présidentielle. Il a affirmé que « de nombreux citoyens, portés par l’espoir d’un avenir meilleur. Sont convaincus que leur vote n’a pas été respecté ».
L’archevêque métropolitain s’est aussi prononcé sur les manifestations qui ont éclaté après l’annonce de la réélection du président Paul Biya. « La déception et la colère ressenties par une grande partie de nos concitoyens ont conduit à des marches de protestation. Malheureusement, ces mobilisations ont dégénéré, donnant lieu à des actes de vandalisme et de pillage », a-t-il déploré.
Nombreuses arrestations
Et d’ajouter que « de nombreuses arrestations ont eu lieu, des vies ont été perdues, et la situation reste tendue. Le Cameroun ne devrait pas devenir un champ d’affrontement permanent entre le pouvoir et sa population ». Le prélat a par ailleurs exhorté les dirigeants du pays à mesurer la portée de cette crise.
« Devant l’indignation profonde exprimée par une large majorité de Camerounais, mais aussi par la communauté internationale. Il est urgent que les responsables nationaux analysent avec sérieux les conséquences de la situation actuelle », a-t-il déclaré.
Climat social délétère
A l’approche de la présidentielle, Mgr Kleda alertait déjà sur le climat social délétère au Cameroun. Dans une lettre pastorale rendue publique le 8 aout 2025. L’archevêque métropolitain de Douala invitait à une prise de conscience générale de tous les acteurs sociaux. Ce, disait-il, «en vue de réconcilier les cœurs et de normaliser la vie sociale».
Mgr Samuel Kleda est l’une des voix qui porte. Il n’a eu de cesse de dénoncer un pays «malade dans tous les domaines». Et d’alerter sur «les signes avant-coureurs de la mort lente du pays». De tout temps, il dénonce les «souffrances atroces qui frappent particulièrement les plus pauvres. Et les plus faibles, pris en otage par des chaînes de la corruption et de l’injustice».
Par ailleurs, l’archevêque de Douala rappelait que choisir un président de la République est un devoir citoyen. Qui engage l’avenir de tout un pays. Un devoir qu’il considère comme étant une voie inévitable pour «poser les jalons d’une société nouvelle et prospère. Fondée sur la paix et la justice, et tournée vers le bien-être de nous tous».
















