Saint-Eloi Bidoung, ex-militant du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc), relève plusieurs maux qui minent le parti au pouvoir.
« Fraudes électorales : Quel médicament pour soigner le Rdpc ? », s’interroge l’ancien cadre du Rdpc. Pour qui « le parti de Paul Biya est malade, très malade ». En fait de quoi souffre-t-il ? « De plusieurs maux. Les mots manquent pour diagnostiquer une thérapie de choc ». « Pour remplacer la thérapie du sparadrap en cours. Au commencement était la parole. C’est cette parole que le président Paul Biya devra utiliser pour exorciser les démons de l’immobilisme qui hantent son temple. Qu’ils ont transformés en maison de commerce », explique Saint-Eloi Bidoung.
Fraude électorale
Pour l’ancien militant du parti du flambeau ardent, « l’âge du président est chahuté. Sa longévité au pouvoir est hautement querellée. Le Cameroun a gravement mal à sa gouvernance. Il souffre surtout de fraudes électorales massives, successives et excessives ».
Pire, « le parti au pouvoir est sclérosé par la corruption, l’inertie ; l’immobilisme, la dictature. Le pillage, le vol à outrance pour peu dire. Mais avec en plus le favoritisme, le mépris que manifestent les élites. Et des Etats-majors du parti vis-à-vis de la base militante. Les élites du parti devenues plus mercenaires que militantes ».
A l’entendre, au sein du parti au pouvoir, la fraude électorale a été érigée en mode de conquête du pouvoir. Au cours de la dernière présidentielle, dit-il, « le Rdpc s’est encore illustré par des fraudes infantiles et anecdotiques dans plusieurs bureaux de votes ».
L’ancien membre du RDPC Saint Eloi Bidoung frôle la mort dans un accident de la route à Akonolinga
«L’Ecole des cadres du parti»
Autant le dire, St Eloi Bidoung en conclut que la triche est finalement une science politique inscrite dans l’ADN de ce parti. Car, « comment peut-on comptabiliser 200 bulletins valablement exprimés dans un bureau de vote qui affiche 140 inscrits ? Voilà l’équation que se tuent à résoudre les camerounais en âge de voter. Depuis le soir du 12 octobre 2025 » se demande-t-il.
Poursuivant, il fait des révélations : «Certains parlent de votes multiples. Ils auraient voté à l’infini, dans le grand désordre. Il n’y avait personne de disponible, même parmi les jeunes désœuvrés du village. Pour compter le nombre d’électeurs inscrits sur la liste. Pour avertir le responsable commis à la tête du bureau de vote quand le compte fût complet ».
« Le chef du village, un fonctionnaire retraité que l’élite extérieure du patelin. Haut fonctionnaire à Yaoundé, avait promis un poste de conseiller municipal lors du prochain renouvellement du personnel communal. Alors il a laissé voter plus de personnes qu’il n’en fallait. Il était avantagé dans ce tour de magie par l’absence des représentants des autres candidats adversaires du « Champion».
Comme quoi, « Il est loin, le temps et le souvenir de l’Ecole des cadres du parti de jadis ».
















