ChatGPT Atlas contre Google : la bataille pour le web commence. Mardi, OpenAI a lancé son propre navigateur, ChatGPT Atlas. Conçu autour de son IA phare, il vise un objectif frontal : remplacer Google Chrome comme portail principal du web. L’interface conversationnelle prend le relais des onglets. L’agent IA scanne, agit, répond, anticipe. La navigation devient intelligente, contextuelle, pilotée. Chrome vacille. Atlas avance.
Sam Altman ne tourne pas autour du pot. Pour lui, l’IA offre une occasion unique : repenser le navigateur, de fond en comble. Pas juste un outil. Une nouvelle interface. Une fois par décennie, une telle chance se présente. OpenAI veut la saisir.
Sam Altman tranche. Les onglets ? Utile, mais dépassé. Depuis, rien de neuf. La barre de recherche et les URL ? Trop rigides. Place à une navigation par conversation. Le navigateur devient dialogue, pas interface.
ChatGPT Atlas débarque sur Mac. L’IA s’installe dans une barre latérale. Elle scanne la page, analyse le contenu, répond en contexte. Plus besoin de copier-coller. Plus besoin d’onglets. La navigation devient fluide, assistée, intelligente.
Atlas passe à l’action. Les abonnés payants peuvent déléguer la navigation à l’agent IA. Il contrôle le curseur, remplit les formulaires, réserve les vols, édite les documents. L’utilisateur décrit la tâche. L’IA l’exécute. Le navigateur devient opérateur.
Rien de radicalement nouveau. Edge intègre déjà Copilot, son agent IA. Comet, le navigateur de Perplexity, va plus loin : il automatise, résume, agit. Atlas s’inscrit dans cette tendance. Même logique, même promesse : un web piloté par l’IA.
Atlas ne débarque pas en silence. OpenAI revendique 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires. Un chiffre colossal : 10 % de l’humanité. Le modèle est le plus populaire au monde. Le navigateur était attendu comme un tournant.
– Google récupère –
Les modèles se valent. Pour le grand public, les performances sont proches. La vraie bataille se joue ailleurs : l’interface. Simple, fluide, populaire. Celui qui la maîtrise gagne les utilisateurs. Et donc, le marché.
Jacob Bourne est clair. La course est lancée. Chaque géant de la tech veut imposer son interface IA comme portail principal du web. Atlas, Comet, Copilot : tous veulent capturer l’entrée. Le navigateur devient champ de bataille.
Atlas est lancé. Pour l’instant, uniquement sur macOS. Windows, iOS, Android? Prévu, mais sans date. Sam Altman reste flou. L’expansion est en marche. Le calendrier, verrouillé.
OpenAI n’a rien dit. Il a montré. Une vidéo, deux heures avant l’annonce. Des onglets. Une interface. Résultat : Alphabet chute de 5 %. Le signal est clair : la menace est réelle.
Mais le titre a rebondi peu après la fin de la démonstration d’OpenAI et ne perdait plus que 1,87 % vers 18 h 50 GMT.
– La guerre des navigateurs à l’ère de l’IA –
Dans cette compétition, Alphabet a remporté en septembre une victoire capitale en obtenant que la justice américaine ne l’oblige pas à vendre Chrome, contre l’avis du gouvernement des États-Unis qui réclamait cette cession au nom de la lutte antitrust.
En août, Perplexity AI avait ainsi proposé à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, avant que la justice laisse à Alphabet la liberté de conserver son vaisseau amiral et la manne publicitaire qui va avec.
Autre exemple des évolutions en cours autour des interfaces de navigation sur internet, plusieurs grands médias, comme CNN et le Washington Post ou Le Figaro et Le Monde, ont noué récemment des partenariats rémunérés avec Perplexity pour que leurs articles soient mis à disposition des abonnés payants de Comet.
Lancé ventre à terre dans la course à l’IA, OpenAI, dont la valorisation estimée a atteint les 500 milliards de dollars, s’est illustré ces dernières semaines par des commandes de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.
Source: Agence France-Presse