Selon certaines diplomatiques, le Québec a décidé de mettre fin au recrutement par immigration d’infirmières venant de trois pays d’Afrique parmi lesquels le Cameroun.
L’information a été également relayée sur la toile et par radio Canada, qui nous apprend que « cet arrêt vise à répondre à une demande de l’Organisation mondiale de la santé, qui a classé le Cameroun dans la liste rouge des pays ayant un système de santé vulnérable. En 2020, l’Oms a publié une liste de soutien et de sauvegarde du personnel de la santé dont le pays fait partie », nous apprend-on.
Dans les rapports fournis par l’organisation mondiale de la santé, il a clairement été précisé que : « avec 1,9 infirmière pour 10 000 patients, le Cameroun souffre d’un manque de personnel médical. Or, la moyenne est de 49 médecins, infirmières et sage-femmes pour 10 000 habitants », nous dit-on. En suivant encore d’autres sources, l’on nous informe qu’en 2020 justement, le programme de recrutement d’infirmières lancé par le Québec favorise plutôt la fuite non sans aggraver la crise de personnel formé. D’où le cri lancé par Lisa Little «Nous devons arrêter de recruter dans les 55 pays de la liste, dont 37 se trouvent en Afrique », a déclaré publiquement la première vice-présidente du Conseil international des infirmières.
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Des propos qui ne sont guère partagés par bon nombre de parents et étudiants qui évoquent plutôt le chômage « nous avons fait le concours des infirmiers diplômés d’Etat, nos dossiers sont en souffrance au ministère de la santé. Les structures sanitaires publiques et privées recrutent à très petits effectifs les professionnels que nous sommes. Nous sommes obligés d’aller ailleurs. Si on nous ferme les portes du Canada, nous irons ailleurs. Il y a des pays en Afrique qui ont besoin de nous. Nous sortons 100, on ne recrute pas 10. Même dans le privé. On va sauf que partir… », a répondu Charlène Ekoudi.
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Les parents sont dans la même logique carrément : « cela va faire bientôt 3 ans que ma fille est toujours stagiaire dans une clinique privée. On préfère la laisser à cent endroit parce qu’on ne veut pas payer. Le patron de la clinique ne veut pas entendre de recrutement. Si je trouve une occasion pour elle de quitter le pays, elle va seulement partir exercer ailleurs », a dit Paul Edouard Kalla Pongo, parent d’une jeune infirmière.
Peut-être, faut-il le préciser, le Cameroun depuis quelques années, est confronté au problème de fuite de son personnel formé, plus précisément dans les secteurs de l’éducation et de la santé. La destination préférée et la première, c’est le Canada, et plus particulièrement la province du Québec. Une situation qui inquiète en même temps les autorités camerounaises, qui ont mis des mesures pour limiter la saignée. Certains papiers sont exigés même pour les motifs de congés ou vacances en Europe ou en Amérique. On parle également des cas de refoulement des enseignants en partance, dans les aéroports du Cameroun.
















