Ousmane Dembélé a marqué la saison du PSG. Artisan du sacre en Ligue des champions, il s’impose comme le grand favori du Ballon d’Or 2025. Lundi soir, au Théâtre du Châtelet à Paris, tous les regards seront tournés vers lui. Face à lui, Lamine Yamal, étoile montante du FC Barcelone, incarne la relève. Mais pour cette 69ᵉ édition, l’expérience et l’impact de Dembélé pourraient faire la différence.
Le vote pour la lauréate reste incertain. Aitana Bonmati, considérée comme la meilleure joueuse du monde, part favorite. Mais face à elle, deux Anglaises d’Arsenal : Alessia Russo et Leah Williamson. Toutes trois, portées par des saisons remarquables, incarnent des styles opposés. Le verdict, attendu lundi soir, pourrait réserver une surprise.
– Dembélé, l’ascension fulgurante vers le Ballon d’Or –
Le football français n’aura-t-il eu à attendre que trois ans après le couronnement de Karim Benzema ? Ousmane Dembélé, jamais nommé parmi les 30 meilleurs jusque-là, et dans l’ombre de Kylian Mbappé auprès du grand public français, s’est propulsé en une saison au sommet du football mondial.
Lundi soir, il montera sur la scène du théâtre du Châtelet. Comme tant d’autres avant lui, il arpentera le tapis rouge sous les projecteurs. Mais cette fois, tous les regards seront tournés vers lui. Son profil, ses performances et son impact remplissent tous les critères du Ballon d’Or. Le sacre, désormais, semble à portée de main.
D’abord avec les victoires en Ligue des champions, en championnat et en coupe nationale, au rythme de 35 buts et 16 passes décisives toutes compétitions confondues. Ensuite avec son influence dans le jeu, tant à la construction qu’à la finition, en passant par le pressing.
Côté fair-play et image, Ousmane Dembélé coche toutes les cases. Sur le terrain, il se montre respectueux, concentré, irréprochable. En dehors, il reste discret, loin des projecteurs et des polémiques. Un profil qui séduit les 100 journalistes internationaux chargés du vote. Dans ce domaine, peu de concurrents peuvent rivaliser.
– Risque de dispersion –
Ousmane Dembélé séduit par sa discrétion et son fair-play. À l’inverse, Lamine Yamal cultive une image plus provocatrice. Cet été, il s’est retrouvé au cœur d’une polémique liée à l’organisation d’une fête privée. Autour des matches, il adopte un ton plus chambreur, parfois clivant. Ce contraste, entre retenue et exubérance, pourrait peser dans le vote final.
À 18 ans, Lamine Yamal affole les compteurs : 18 buts, 25 passes décisives. Ses gestes techniques, souvent insensés, captivent les spectateurs. Sa vista balle au pied, digne des plus grands, impressionne les jurés. Résultat : son nom revient juste derrière celui d’Ousmane Dembélé dans les pronostics. Le prodige espagnol, malgré les polémiques, reste un sérieux prétendant.
La victoire lundi soir du demi-finaliste de la Ligue des champions et finaliste de la Ligue des nations n’est pas à exclure totalement. Elle constituerait une deuxième grosse surprise d’affilée, après la victoire controversée de Rodri devant Vinicius Jr. l’an dernier.
D’autant que le PSG pourrait pâtir de la dispersion des voix, puisque Vitinha et Achraf Hakimi sont considérés par nombre d’observateurs tout aussi dignes qu’Ousmane Dembélé d’être désignés Ballon d’or.
Le football français, tout comme Luis Enrique et Nasser Al-Khelaïfi, soutiennent Dembélé, à l’image de Didier Deschamps – « il le mérite » – et Kylian Mbappé – « moi je vote pour Dembélé ».
Plombé par la saison médiocre du Real Madrid, Mbappé, lui, arrive loin derrière les favoris. Il se sera consolé avec le Soulier d’or européen, qui récompense le total de buts en championnat (pondéré par la difficulté).
– Le « classique » en même temps –
Luis Enrique devrait décrocher le trophée de meilleur entraîneur. Architecte d’un PSG rajeuni, il a surpris en menant son équipe vers la Coupe aux grandes oreilles. Dans les cages, Gianluigi Donnarumma vise le prix Yachine du meilleur gardien. Côté jeunes, le trophée Raymond Kopa se jouera entre Lamine Yamal et Désiré Doué. Le Parisien, double buteur et passeur en finale, part avec un léger avantage.
Le PSG vise plusieurs distinctions lundi soir. Au même moment, le club affrontera l’OM à Marseille pour le « classique ». Ce match, initialement prévu dimanche, a été reporté à cause des intempéries. Malgré les blessures, Désiré Doué et Ousmane Dembélé devraient assister à la cérémonie. Elle se tiendra de 21 h à 23 h, en pleine rencontre.
Du côté du trophée féminin, aucune favorite ne se dégage totalement.
– Ballon d’Or féminin : Bonmati en tête, la concurrence s’organise –
Double Ballon d’Or en 2023 et 2024, Aitana Bonmati domine le football mondial. Meneuse de jeu du Barça et de l’Espagne, elle brille par son intelligence tactique. Sa finesse technique, saluée par ses pairs, fait d’elle une référence absolue. Individuellement, elle reste la meilleure joueuse du monde.
Elle a brillé sur tous les terrains. Meilleure joueuse de l’Euro et de la Ligue des champions, elle a dominé les classements. Pourtant, elle a perdu les deux finales. Face à elle : Leah Williamson, défenseuse centrale anglaise au leadership affirmé. Cette rivalité, de plus en plus marquée, pourrait l’empêcher de décrocher un troisième trophée consécutif.
Alessia Russo, avant-centre anglaise d’Arsenal, peut créer la surprise. À ses côtés, Mariona Caldentey, attaquante espagnole des Gunners, reste en embuscade. Enfin, Alexia Putellas, double Ballon d’or (2021, 2022), complète ce trio redoutable. Toutes trois, portées par leur talent et leur régularité, visent une place sur le podium.
Chez les Françaises, seules deux attaquantes se démarquent. Clara Mateo, meilleure buteuse du championnat français, représente le Paris FC. Sandy Baltimore, désormais à Chelsea, complète le duo. Toutes deux figurent parmi les 30 finalistes. Un signal fort, mais aussi révélateur d’un manque de diversité dans la sélection tricolore.
Source : Agence France-Presse