Il y a quelques jours à Bafoussam, Bertrand Medidja a été arraché à la vie suite à une rumeur sur un vol mystique de sexe.
Bertrand Medidja Batchami, employé au Port autonome de Douala, est tombé sous les coups d’une foule déchaînée, sans preuve ni procès. Selon les témoignages, l’homme était venu déposer ses enfants pour les vacances. Malheureusement, ce père de famille a été accusé d’un supposé vol mystique d’organes génitaux. Les faits se déroulent alors qu’il faisait ses courses au marché central. Des individus l’ont désigné à la foule, l’accusant d’avoir « fait disparaître » le sexe d’un inconnu.
L’hystérie a rapidement gagné la population, galvanisée par les rumeurs et les cris. En quelques minutes, la justice populaire a tranché. Bertrand Medidja n’a pas eu le temps de s’expliquer. Aucun témoin, aucune preuve, juste « une rumeur virale et absurde », déplorent certains proches.
Croyances dangereuses
Le drame a soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Exposant ainsi les failles d’un système incapable de protéger les innocents. Selon certains analystes, ce phénomène de vol mystique de sexe révèle un mal plus profond. Celui la persistance de croyances dangereuses dans certaines régions du Cameroun. Il y a plusieurs semaines, ce sont les villes de Yaoundé et Douala qui étaient le théâtre de ces accusations. Il avait fallu la signature d’une note du préfet du Mfoundi et des arrestations pour mettre un terme à ce phénomène.
Suite à ce lynchage, le préfet de la Mifi, a dénoncé une rumeur infondée, sans base médicale ni logique scientifique. « Cette folle rumeur sur une prétendue disparition des sexes masculins dénuée de tout fondements au regard des résultats des analyses médicales menées avec professionnalisme sur des supposées victimes a déjà fait d’énormes dégâts au préjudice des personnes innocentes prises injustement à partie».
Christophe Fofie Mbouedia a également promis des poursuites contre les instigateurs de ces violences. Appelant la population à garder son sang-froid face aux manipulations. « Enfin, le Préfet met en garde les adeptes de ces faits divers ainsi que les agitateurs de la violence insensée et déclenchera à leur encontre sans complaisance ni état d’âme les mécanismes administratifs et judiciaires visant à les mettre face à leurs responsabilités pénales ».