Arrestation de Damana Pickass : un signal fort du pouvoir à l’opposition. Mardi, à quelques kilomètres d’Abidjan, la police a interpellé Damana Pickass. Haut cadre du parti de Laurent Gbagbo et figure de l’aile dure du PPA-CI, il est accusé d’avoir appelé à « l’insurrection populaire » à la veille d’une présidentielle déjà sous tension. L’arrestation de Damana Pickass dépasse le simple cadre judiciaire : elle incarne le bras de fer qui s’intensifie entre l’État et les voix dissidentes.
Pickass, longtemps considéré comme l’un des stratèges les plus radicaux du camp Gbagbo, avait multiplié les appels à la mobilisation. Son interpellation, annoncée par le procureur mercredi, intervient dans un contexte explosif.
Elle cristallise les tensions d’un pays où chaque élection ravive les blessures du passé. Et elle pose une question brûlante : jusqu’où ira le pouvoir pour museler l’opposition ?
M. Pickass coordonne le « Front commun ». Cette alliance regroupe les deux principaux partis d’opposition : le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam. Son rôle stratégique renforce son poids politique. Et son arrestation envoie un signal fort.
La justice a exclu les deux dirigeants du scrutin présidentiel. Alassane Ouattara l’a remporté avec près de 90 % des voix. Et cette victoire écrasante s’est faite sans ses principaux opposants.
La police nationale a arrêté M. Pickass mardi à Bingerville. Le procureur Oumar Braman Koné l’a confirmé dans un communiqué. Et l’interpellation marque un tournant.
– Manifestations interdites –
Le Front commun a appelé à manifester avant la présidentielle. Il dénonçait l’exclusion de ses candidats. Le pouvoir a interdit ces marches. La rue n’a pas dit son dernier mot. Samedi, une nouvelle mobilisation est prévue. Et elle pourrait raviver les tensions.
Le procureur Koné accuse Damana Pickass. Selon lui, Pickass a appelé à l’insurrection et au renversement des institutions. Damana Pickass n’est pas le seul concerné : plusieurs responsables politiques sont également visés par les autorités.
Ces appels ont provoqué des attroupements. Certains étaient armés, d’autres non. Ils ont mené à des violences. Et ces violences ont menacé la sécurité nationale, affirme le procureur.
Le PPA-CI dénonce l’arrestation de Damana Pickass. Le parti parle d’une détention arbitraire. Son secrétaire général, Jean Gervais Tcheide, l’a écrit dans un communiqué publié mercredi. Et il exige sa libération immédiate.
Les accusations sont politiques, affirme le PPA-CI. Elles manquent de fondement juridique. Et elles visent à faire taire Damana Pickass, selon le communiqué.
Damana Pickass était traqué. C’est une persécution politique, affirme Sébastien Dano Djedje. Le président exécutif du PPA-CI dénonce une chasse aux opposants. Et il accuse le pouvoir de vouloir les faire taire.
– Damana Pickass dans le viseur de la justice –
Le scrutin du 25 octobre s’est déroulé dans un calme relatif. Mais des violences ont éclaté. En Côte d’Ivoire, chaque présidentielle ravive les tensions. La blessure ivoirienne reste ouverte. Et cette élection n’a fait que l’élargir.
Onze morts avant et pendant le scrutin. Des affrontements intercommunautaires ont éclaté. L’opposition parle de 27 victimes. Et le bilan reste contesté.
Plus de cent personnes ont été condamnées. Trois ans de prison ferme pour avoir manifesté. Leurs avocats dénoncent une répression judiciaire. Et le pouvoir durcit le ton.
Damana Pickass est un fidèle de Laurent Gbagbo. Il incarne l’aile dure du PPA-CI. Le 16 octobre, il est apparu dans une vidéo. Il y appelait les Ivoiriens à manifester. Et depuis, il était resté invisible.
Pickass appelle à l’action. Il invite les Ivoiriens à occuper les rues pacifiquement. Il exige plus de détermination, plus de volonté, plus d’engagement. Et son message sonne comme un défi lancé au pouvoir.
Fin septembre, le tribunal convoque Pickass. Le procureur le prévient : s’il trouble l’ordre public, il ira en prison. Pickass maintient sa position. Et le pouvoir exécute sa menace.
Début 2025, la justice condamne Pickass à dix ans de prison. La justice l’a reconnu coupable d’atteinte à la sûreté de l’État pour des faits datant de 2021. La justice l’a condamné, mais sans mandat de dépôt, il est resté libre. Et en Côte d’Ivoire, cela n’a rien d’exceptionnel.
Source: Agence France-Presse















