L’organe en charge des élections (Elecam) vient de publier les listes électorales plusieurs jours après la présidentielle. Ce que dénonce l’opposition.
Les listes électorales publiées par Elecam quelques jours après la présidentielle suscite l’indignation. Dans un communiqué signé du Dr Erik Essousse. Elecam a annoncé la mise à disposition des listes électorales provisoires issues de la révision de 2025.
Ces listes, indique le communiqué, sont désormais consultables auprès des antennes communales. Et sur le site officiel de l’institution, www.elecam.cm. Ce jusqu’au 10 novembre 2025, conformément à l’article 78 alinéa 3 du Code électoral.
Mais cette publication, intervenue près d’une semaine après la tenue de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Suscite une vive polémique au sein de la classe politique et de la société civile. Pour de nombreux observateurs, Elecam fait preuve d’«incohérence électorale » et de violation du principe de transparence.
Coupable d’un autre manquement
Pour rappel, depuis plusieurs mois avant le scrutin, plusieurs formations politiques. Dont le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), avaient exigé la publication des listes électorales. Avant l’ouverture de la campagne et du vote. Afin, disaient-ils, de garantir la fiabilité du corps électoral. Ces appels étaient restés sans suite, Elecam invoquant des raisons techniques.
Et les accusations du Mrc ne s’arrêtent pas là. Selon le parti d’opposition, Elecam s’est également rendu coupable d’un autre manquement. A savoir un retard dans les délais de publication des listes électorales provisoires. Alors qu’elles doivent être publiées chaque année au plus tard le 20 octobre.
Décision tardive
Le Mrc affirmait que, dans certaines communes, ces listes ne sont toujours pas affichées. « À défaut de revoir le système comme nous l’exigeons. Que l’on respecte au moins celui qui est en vigueur ! », concluait Joseph-Emmanuel Ateba.
« Alors que le pays est plongé dans la phase post-électorale marquée par des contestations. Et des recours devant le Conseil constitutionnel, cette décision tardive du Dr Erik Essousse apparaît. Comme un désaveu à l’exigence de crédibilité. Et de bonne foi électorale que devrait incarner Elecam », dénoncent certains acteurs de la société civile.
Pour Hilaire Kamga, figure de la société civile et spécialiste des questions électorales. Le manque de transparence à différentes étapes du processus. Et les doutes sur l’indépendance d’Elecam alimentent la défiance des Camerounais à l’égard de la constitution du fichier électoral.
Fin du processus de dépouillement
Cinq jours après la clôture du scrutin, Elecam a officialisé la fin du processus de dépouillement et de centralisation. Le Dr. Egbe a certifié l’inclusivité totale du processus, qui a impliqué l’ensemble des candidats. Et des acteurs, des concertations initiales jusqu’au décompte final.
Il a précisé que, depuis le 14 octobre, tous les procès-verbaux ont été déposés dans les commissions communales de recensement. Et ont été traités conformément aux dispositions de la loi électorale. Et remontés sans délai aux échelons départemental et national.
L’on apprend que l’intégralité de ces documents est désormais soumise à l’examen du Conseil Constitutionnel. Qui est l’unique instance habilitée à proclamer les résultats définitifs dans les 15 jours suivant la clôture du scrutin.