Annexion Cisjordanie : Trump s’y oppose fermement avant le discours de Netanyahu à l’ONU Jeudi, Donald Trump a prévenu qu’il ne permettrait pas à Israël d’annexer la Cisjordanie occupée. Cette déclaration intervient à la veille d’un discours très attendu de Benjamin Netanyahu à la tribune des Nations unies. Autrement dit : Washington tente de freiner les ambitions israéliennes, alors que les tensions diplomatiques s’intensifient.
« Je ne permettrai pas à Israël d’annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas », a déclaré Donald Trump, qui n’avait pas encore pris publiquement position sur le sujet, à des journalistes dans le Bureau ovale.
Cette déclaration intervient à la veille d’un discours à l’ONU, à New York, de Benjamin Netanyahu, que certains craignent vindicatif après une nouvelle vague de reconnaissances de l’État palestinien.
Il a déjà affirmé que son gouvernement allait étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée. Et les ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, sont allés plus loin, appelant à son annexion.
– Washington relance la paix à Gaza –
Alors que le Premier ministre israélien se rendra ensuite à Washington, « les pays arabes et musulmans ont dit clairement au président (Trump, ndlr) les dangers d’une quelconque annexion de la Cisjordanie et les risques que cela poserait non seulement pour une éventuelle paix à Gaza mais aussi pour toute paix durable », a commenté jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane.
Le président américain se veut optimiste. Après son entretien avec le chef du gouvernement israélien, il assure : “Nous sommes assez proches d’avoir un accord sur Gaza, et peut-être même la paix.” Autrement dit : Washington mise sur une sortie de crise. Et cherche à capitaliser sur les discussions bilatérales pour relancer le processus.
Washington avance ses pions. Mercredi, l’émissaire américain Steve Witkoff dévoile un “plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza”. L’objectif : relancer les négociations et stabiliser la région. Ce projet s’inscrit dans une séquence diplomatique tendue. Autrement dit : les États-Unis cherchent à reprendre l’initiative, malgré les crispations autour d’Israël et du Hamas.
Donald Trump souhaite « mettre rapidement un terme » au conflit, a déclaré un responsable de la Maison Blanche à l’AFP, ajoutant que les pays présents à la réunion « avaient exprimé leur espoir de travailler » avec Steve Witkoff pour étudier le projet.
Alors qu’Israël et les États-Unis estiment que les nouvelles reconnaissances sont une récompense pour le Hamas, le président palestinien Mahmoud Abbas a lui assuré jeudi devant l’Assemblée générale de l’ONU que le mouvement islamiste palestinien auteur des attaques du 7 octobre n’aurait « pas de rôle à jouer dans la gouvernance ».
– Pas de rôle pour le Hamas –
Le ton se durcit. “Le Hamas et les autres factions devront rendre leurs armes à l’Autorité palestinienne”, martèle Mahmoud Abbas. Il s’exprime par vidéo. Les États-Unis ont refusé de lui accorder un visa. Autrement dit : même à distance, le dirigeant palestinien affirme son autorité. Et tente de reprendre la main sur la gouvernance future.
Mahmoud Abbas prend ses distances. “Nous rejetons ce que le Hamas a fait le 7 octobre”, affirme-t-il. Il précise : “Le Hamas ne représente ni le peuple palestinien, ni sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance.” Autrement dit : l’Autorité palestinienne cherche à dissocier la cause nationale des actes du mouvement islamiste. Et à réaffirmer sa légitimité sur la scène internationale.
Mahmoud Abbas clarifie sa position. Il rejette “la confusion entre la solidarité envers la cause palestinienne et la question de l’antisémitisme”. Selon lui, cette confusion va à l’encontre de “nos valeurs et nos principes”. Autrement dit : il défend une mobilisation politique sans dérive haineuse. Et rappelle que la lutte palestinienne ne doit pas être instrumentalisée.
– Abbas relance l’appel –
Mahmoud Abbas insiste. Il répète les gages déjà donnés il y a quelques mois. Objectif : convaincre les pays hésitants, notamment la France. Il relance son appel : “Tous les pays qui ne l’ont pas encore fait doivent reconnaître l’État palestinien.” Autrement dit : l’Autorité palestinienne cherche à élargir le front diplomatique. Et à transformer les soutiens politiques en actes officiels.
Le sommet de lundi marque un tournant. La France et l’Arabie saoudite l’ont organisé autour de la solution à deux États. Objectif : faire coexister Israël et la Palestine, en paix et en sécurité. À cette occasion, une dizaine de pays ont franchi le pas. La France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont formellement reconnu l’État de Palestine. Autrement dit : la dynamique internationale s’accélère. Et la pression diplomatique sur Israël monte d’un cran.
Le soutien international se confirme. Selon l’AFP, au moins 151 États membres de l’ONU sur 193 partagent cette position. Autrement dit : une écrasante majorité défend la reconnaissance de l’État palestinien. Le rapport de force diplomatique évolue. Et Israël se retrouve de plus en plus isolé sur la scène multilatérale.
– Reconnaissance palestinienne –
Benjamin Netanyahu a fustigé ces reconnaissances, répétant qu' »il n’y aura pas d’État palestinien ».
Vendredi, le ton promet d’être offensif. Avant son départ pour New York, le Premier ministre israélien annonce la couleur. “Je dénoncerai ces dirigeants qui, au lieu de condamner les meurtriers, les violeurs, les brûleurs d’enfants, veulent leur accorder un État au cœur de la Terre d’Israël.” La déclaration figure dans un communiqué officiel. Autrement dit : à la tribune de l’ONU, Netanyahu vise frontalement les pays favorables à la reconnaissance palestinienne.
Mahmoud Abbas hausse le ton. Lui aussi dénonce l’attitude d’Israël. Il appelle la communauté internationale à agir. “Soutenez nos efforts pour stopper le génocide et l’occupation”, déclare-t-il. Autrement dit : l’Autorité palestinienne cherche à mobiliser au-delà des frontières. Et à replacer la cause palestinienne au cœur des débats mondiaux.
Après deux ans de guerre, Gaza reste ravagée. Le conflit s’enlise, les destructions s’accumulent. Selon lui, “ce qu’Israël conduit n’est pas une simple agression”. C’est, affirme-t-il, “un crime de guerre et un crime contre l’humanité”. Il prévient : ce chapitre sera inscrit dans les livres d’histoire. Et dans la conscience collective. Autrement dit : la tragédie humanitaire dépasse les frontières et les époques.
Source : Agence France-Presse