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Analyse de Achille Mbembe : « L’ère-Biya est terminée »

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Trans Afrique

L’analyse de Achille Mbembe sonne comme un avertissement. Le philosophe estime que le Cameroun entre dans une phase de basculement inévitable. Pour lui, les mécanismes de contrôle par l’achat des consciences s’effondrent, laissant place à une transition que le pouvoir ne pourra pas contenir indéfiniment.

L’on n’échappera pas à une transition au Cameroun. C’est qu’affirme Achille Mbembe. Pour le politologue, l’on aurait tort de cesser de braquer les lumières sur ce qui se joue au Cameroun. Le choc final n’a pas encore eu lieu. Et la farce électorale qui vient de s’y dérouler n’a fait que reporter les échéances.

– L’irréparable fracture –

Selon l’historien camerounais, cette situation a aussi révélé l’irréparable fracture qui existe désormais entre un régime honni et désavoué. Et une masse quasi-hébétée, qui tente finalement de se désenvouter.

Lui qui dénonce le fait que « pour acheter les consciences, des milliards de francs sont partis en fumée. Chaque année, le gouvernement engloutit entre 30 et 40 % du budget de l’État dans des dépenses somptuaires.

À cette dérive budgétaire viennent désormais s’ajouter de nouveaux abus, révélant une mécanique de gaspillage institutionnalisée. Par l’une des élites les plus voraces et les plus prédatrices du continent ».

Les organisations internationales ont recensé entre 40 et 50 morts. Chiffre en apparence anodin si on le compare aux plus de 700 enregistrés lors du carnage en Tanzanie, ou aux 2000 identifiés quelques années auparavant, lors des massacres kenyans.

– L’avenir confisqué –

«La lutte politique étant un jeu à somme nulle dans ces contrées. Et le pouvoir un butin tribal que l’on se partage en famille, il faut bien récompenser laquais et sicaires. Punir ceux et celles qui ont osé se tenir debout face au satrape. Et à force de vendetta et de terreur, extirper, autant que faire se peut, tout le reste », constate Mbembe.

De son analyse, la question aujourd’hui est de savoir si elle sera subie (et par conséquent désastreuse) ou non. « C’est cette transition qu’il importe d’organiser », dit-il. Car « nul ne le fera à la place des Camerounais. Il leur appartient d’articuler l’Agenda de cette transition en réactivant leur imagination ».

En « s’adossant sur leur intelligence collective et en convoquant l’énergie requise pour dessiner un futur alternatif ». Surtout pour les générations dont l’avenir est actuellement confisqué par une gérontocratie cynique, sans foi ni loi ».

Pour Achille Mbembé, des idées et propositions pour inventer ce futur existent. C’est à les nourrir et à les porter collectivement qu’appellent les temps.

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