L’affaire Martinez Zogo n’a pas encore montré toutes ses facettes. La demande de remise en liberté d’Amougou Belinga rallonge le calendrier du procès.
Les avocats de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga ont engagé une nouvelle offensive judiciaire pour obtenir sa remise en liberté. Ils contestent une décision du Tribunal militaire de Yaoundé rendue le 22 septembre 2025. Cette juridiction avait alors refusé que l’accusé comparaisse libre dans le cadre du procès ouvert en avril 2024. Pour enlèvement, torture et assassinat du journaliste.
Une énième tentative
En effet, après le refus du Tribunal militaire le 22 septembre 2025. Les conseils d’Amougou Belinga ont saisi la Cour d’appel du Centre pour solliciter l’annulation de cette décision. Il s’agit donc d’une énième tentative depuis le début du procès.
Ainsi, toutes les demandes de remise en liberté ont été rejetées par le Tribunal militaire. Et systématiquement confirmées par la Cour d’appel du Centre. Et malgré cette jurisprudence constante, la défense revient à la charge avec la même requête. Alors même que le procès est entré dans la phase de l’interrogatoire des témoins.
Lors de l’audience du 22 septembre 2025, au moment où démarrait l’interrogatoire des témoins. Me Tchoungang a introduit une nouvelle demande de remise en liberté. Comme lors des précédents recours, les avocats s’appuient sur trois principaux arguments.
Affaire Martinez Zogo : Les accusés demandent leur libération
Premièrement, on évoque la situation économique et professionnelle de Jean-Pierre Amougou Belinga. Selon ces avocats, sa détention lui fait perdre beaucoup d’argent. Et sa microfinance a pris un gros coup. « Vision Finance aurait perdu à ce jour une trentaine de milliards du fait des démêlés judiciaires de son promoteur». Aussi, «les banques refusent les transactions avec ses entreprises car elles ont appris qu’il est poursuivi par la justice ». Autant d’arguments soutenus par Me Charles Tchoungang qui estime que son client jouit d’une crédibilité. Et donc peut comparaitre libre.
Deuxièmement, la défense demande que la mesure accordée à Bruno Bidjang soit étendue à Amougou. « Bruno Bidjang, comparaît libre et se présente à chaque audience », soutiennent les avocats. Cette même option va lui permettre de poursuivre ses activités.
Très peu de chances d’aboutir
Quand on sait qu’il emploie des centaines de personnes qui sont en difficulté aujourd’hui. En principe la défense pose la question de l’égalité de traitement entre co-accusés. Et de la proportionnalité des mesures de privation de liberté.
Troisièmement, on parle de l’application d’une décision antérieure de remise en liberté. Comme on le voit donc, en décembre 2023, l’ancien juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé. Le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati II Kamwo, avait alors ordonné, la remise en liberté d’Amougou Belinga. Et de Léopold Maxime Eko Eko, un autre acteur clé du dossier.
Le magistrat était ensuite revenu sur cette décision en affirmant que le document ne provenait pas de lui. Et qu’il s’agissait d’un faux. Pour la défense pourtant, cette décision de remise en liberté est authentique et doit être appliquée.
Certains observateurs, Me Tchoungang joue avec le temps. D’ailleurs l’audience d’examen de la nouvelle demande de remise en liberté a été renvoyée au 18 décembre. La saisine de la Cour d’appel suspend la poursuite des débats prévue les 24 et 25 novembre 2025.
Pour les observateurs, il s’agit d’un décalage qui va rallonger le calendrier déjà long. Pourtant, l’opinion publique et les parties civiles attendent des réponses judiciaires concrètes sur cette affaire. Pour de nombreux analystes, cette nouvelle tentative de remise en liberté a très peu de chances d’aboutir. Il s’agit d’un procès pour assassinat.
















