Ce dernier, après avoir mis en cause Martin Savom a évoqué des complicités au sommet sur le meurtre de Martinez Zogo.
De nouveaux rebondissements dans l’affaire Martinez Zogo. L’audience dans ce procès de l’assassinat du journaliste s’est tenue hier au tribunal militaire à Yaoundé. Un témoin du ministère public, Alain Ekassi, a fait des révélations fracassantes. L’ancien agent civil de renseignement devenu agriculteur a évoqué l’implication du maire de Bibey, Martin Savom. Et a pointé de possibles complicités au plus haut niveau de l’État.
Appelé comme témoin du ministère public, il a parlé pendant près de trois heures. Avant d’être interrogé durant plus de six heures. Selon son témoignage, Martin Savom, maire de Bibey et détenu à la prison centrale de Kondengui. Serait l’un des principaux suspects dans le meurtre de Martinez Zogo. Selon Alain Ekassi, Savom aurait porté le coup fatal au journaliste, retrouvé mort et mutilé en janvier 2023.
Des méthodes similaires
Lui qui dit connaître Savom « depuis plus de quinze ans », décrit des méthodes qu’il estime similaires dans d’autres affaires. Notamment celle de l’évêque de Bafia, Mgr Jean-Marie Benoît Balla, retrouvé noyé dans la Sanaga en 2017. Pour lui, les ressemblances entre les deux dossiers seraient “troublantes”.
Le témoin évoque également des activités criminelles plus larges : vol de bébés, trafic d’ossements humains, braquages. Autant d’accusations qu’il attribue au même réseau présumé. citant au passage un certain Arthur Essomba comme suspect potentiel dans l’enlèvement de Zogo.
Ces déclarations qui font réagir les avocats des ayants droit. Pour Me Calvin Job, elles confirment des soupçons anciens. Selon cet avocat, la méthode décrite par Ekassi correspond à des éléments déjà relevés lors de l’enquête.
Eventualité d’un deuxième commando
De son côté, Me Joseph Kenmoe s’interroge sur les liens établis par le témoin entre plusieurs personnes qu’il cite. Dont certaines seraient, selon Ekassi, en service à la présidence de la République. Pour lui, ces propos donnent à l’affaire une portée nouvelle.
Autre piste évoquée hier : celle d’un deuxième commando. Une thèse avancée dès le début de l’enquête. Et qui semble, selon les avocats, se renforcer à la lumière de cette déposition. Face à l’ampleur des accusations, les conseils appellent à une meilleure organisation des audiences pour faciliter la manifestation de la vérité.
Pour sa part, Me Ofomo Toueli Justin, avocat de Léopold Maxime Eko Eko, demande notamment trois jours d’audience par semaine sur une période de trois semaines, afin d’éviter les lenteurs du processus.
L’audience d’hier s’est achevée à 20h53 et devrait reprendre ce mardi 25 novembre.
















