Le vice-président américain JD Vance s’est dit « très optimiste » quant au maintien du cessez-le-feu à Gaza. Mardi, il a rencontré les autorités israéliennes. Contexte : pressions accrues sur le Hamas. Washington pousse pour des concessions. Israël exige des garanties. Vance insiste sur la stabilité. Mais les tensions persistent.
JD Vance a précisé qu’aucune date butoir n’avait été fixée pour le désarmement du Hamas. Ce point figure pourtant dans le plan de paix du président Trump, qui fonde l’accord de cessez-le-feu. Washington mise sur la pression progressive. Objectif : désarmer sans déclencher. Mais l’ambiguïté demeure.
Washington et Tel-Aviv accusent le Hamas d’avoir violé le cessez-le-feu à Gaza. Dimanche, des affrontements meurtriers ont ravivé les tensions. Le Hamas dément. Il parle de propagande. Les États-Unis maintiennent la pression. Israël riposte. La trêve vacille.
Le cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, est le troisième en deux ans de guerre. Le conflit avait éclaté après l’attaque massive du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Deux ans de combats. Trois trêves. Une paix toujours suspendue.
« Cela va nécessiter beaucoup, beaucoup de temps », ainsi qu’une « supervision constante », mais « ce qu’on a vu durant la semaine écoulée me rend très optimiste sur le fait que le cessez-le-feu va durer », a dit M. Vance à Kiryat Gat, dans le sud d’Israël, limitrophe de la bande de Gaza assiégée et ravagée par les représailles israéliennes.
« Chaque fois qu’il y a un acte de violence, il y a cette tendance à dire: +oh, c’est la fin du cessez-le-feu, c’est la fin du plan de paix+. Ce n’est pas la fin », a ajouté le vice-président, qui doit rencontrer mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
– Deux corps d’otages restitués –
Mardi soir, Israël a annoncé avoir récupéré, via la Croix-Rouge internationale à Gaza, deux nouvelles dépouilles d’otages restituées par le Hamas.
Aux termes de l’accord qui a instauré le cessez-le-feu, le Hamas a libéré le 13 octobre les 20 otages vivants qu’il détenait depuis son attaque du 7 octobre.
Il devait aussi rendre à cette date tous les corps d’otages, mais il n’en a restitué jusque-là que 15 sur les 28 qu’il retient, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire dévasté.
En échange, Israël a remis pour l’instant 165 corps de Palestiniens.
Avant M. Vance, le président américain a assuré que ses alliés au Moyen-Orient et autour étaient prêts à « entrer à Gaza en force et corriger le Hamas s’il continuait à mal se conduire, en violation de l’accord ».
Mais le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a réaffirmé l’engagement du mouvement à respecter l’accord. « L’accord pour Gaza tiendra. »
« Nous sommes déterminés à récupérer les corps de toutes les personnes détenues » malgré des « difficultés pour les extraire », a-t-il ajouté.
L’accord a paru vaciller après les violences dimanche à Gaza, les plus importantes depuis son entrée en vigueur. Israël y a mené des frappes en réponse, selon lui, à des attaques du Hamas. Le Hamas a démenti avoir violé la trêve.
La Défense civile à Gaza a fait état de 45 Palestiniens tués dans les bombardements israéliens et l’armée israélienne a déploré la mort de deux soldats au combat.
– « Sauver des vies » –
Une étape ultérieure du plan Trump prévoit de nouveaux retraits israéliens dans la bande de Gaza, ainsi que le désarmement du Hamas, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007. Il exclut tout rôle du mouvement islamiste dans la gouvernance de Gaza.
Le Hamas a jusque-là refusé d’envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, s’affrontant avec des groupes armés en accusant certains de « collaborer » avec Israël.
Il réclame aussi le retrait total des troupes israéliennes qui contrôlent aujourd’hui environ la moitié du territoire palestinien.
« (…) Je ne vais pas faire ce que le président des États-Unis a refusé de faire jusqu’à présent, c’est-à-dire fixer une date butoir explicite, car (…) ces choses-là sont difficiles », a dit M. Vance à propos du désarmement du Hamas.
S’exprimant à Kiryat Gat depuis le nouveau Centre de coordination militaro-civile chargé de surveiller la trêve, sous supervision américaine, M. Vance a répété qu' »il n’y aura pas de troupes américaines au sol à Gaza ».
L’accord de cessez-le-feu prévoit aussi l’entrée de plus d’aides humanitaires à Gaza, dont les accès sont contrôlés par Israël.
Le maintien du cessez-le-feu est « vital » pour « sauver des vies » à Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire, a affirmé le Programme alimentaire mondial, appelant à l’ouverture de tous les points de passage pour l’entrée des aides.
L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68 229 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
Source: Agence France-Presse